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                    LES SIRÈNES.
La terre Rabaissant sous les vagues profondes,
Disparut lentement cachée au sein des ondes,
Pendant que le vaisseau, se courbant sous le vent,
Faisait jaillir l'écume et marchait en avant.
Comme un oiseau des mers rase en volant la grève,
— Son aile également s'abaisse et se relève
En cadence, et l'on voit à chaque mouvement
Le hardi voyageur passer rapidement, —
Tel aux coups mesurés de ses rames rapides,
Le navire léger fend les plaines liquides.


Ainsi favorisés par des astres heureux,
Ils virent bien des ports s'élargir devant eux ;
Ils virent s'élever, sur la vague aplanie,
Les îles de la Grèce et la molle Ionie,
Et l'amoureuse Chypre aux faciles beautés,
Et des Phéniciens les puissantes cités,
Et l'Egypte, berceau des sciences antiques,
Où les Dieux inconnus errent sous les portiques.



                          II.


L'aurore soulevait de ses doigts diligents
Le voile qui couvrait les horizons changeants,
Quand à leurs yeux surpris parut un jour une île
Qui sortait lentement de la mer immobile.


Ils virent s'entrouvrir, en côtoyant ses bords,
Un golfe où, dévoilant les charmes de leurs corps,
Sur un riant tapis de belles fleurs et d'herbes,
Trois femmes étalaient leurs nudités superbes.
L'une, en ses doitgs divins, tient une lyre d'or,




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