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LA COUSINE BRIDGET. 519 une promenade , et cela fera du bien à Peggy. Votre mère surveillera peut être bien la boutique, pendant que nous tra- vaillerons. — Oui, mais, Minna Westrop, ma mère ne sait pas que Peggy est absente, et ma sœur m'a dit que, si je bougeais d'ici avant son retour, j'aurais à faire à elle. — Vraiment, dit Minna en réfléchissant, voilà qui est étrange, eh bien ! je vais parler à votre mère. Restez là . Et elle ouvrit la porte vitrée qui conduisait au petit comptoir où elle trouva M83- Mallet, au milieu de ses livres de commerce. — Bonjour, ma chère, dit celle-ci, en levant les yeux de son ouvrage pour les fixer sur le joli visage, qu'à l'exemple de tout le monde, elle aimait à regarder. — Prenez une chaise, continua-t-elle ; ne faites pas attention à moi ; mes filles viendront vous trouver. Il faut que je continue mon ouvrage, car si je le laisse maintenant, il ne sera pas ter- miné avant la fin de la semaine, ce qui est tout à fait contraire à mes principes: j'ai pour maxime qu'il ne faut jamais renvoyer à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui. — Vous avez raison. M55. Mallet. Je suis venue finir seu- lement votre bonnet avec Janey, et comme vous êtes occupée, nous travaillerons dans la boutique. — Oh! ne vous inquiétez pas. Vous pouvez bien travailler ici, pourvu que vous ne nie parliez pas, ce qui me distrairait de mes comptes. — Je vous remercie ; mais il vaudra encore mieux que nous demeurions dans le magasin. D'ailleurs, il est si frais et si agréable! Et, prenant sur la table une boîte à ouvrage, elle rentra dans la boutique. — Venez, Janey : nous travaillerons ici, ma chère, jusqu'à ce que Peggy revienne. — Vous ne l'avez pas dit à ma mère, n'est-ce pas? — Oh non, non ! allons, venez. Et, otant son bonnet, Minna lissa du plat de la main ses beaux cheveux , jeta un léger coup d'œil dans la glace du magasin, en