Revue du Lyonnais » série 2 - n°2 ( 1851 ) » pp.484

484                          FLEURY ÉPINAT.

     1815 arriva, précédé de tristes et longs revers. Épinat, plus
  tard libéral, salua le retour des Bourbons, qui ramenaient avec
 eux le calme et la tranquillité. Dès-lors sa position fut améliorée.
 Tl obtint un atelier au Palais Saint-Pierre, quoiqu'il n'y fût pas
 professeur. Messieurs d'Albon et de Lacroix-Laval se montrèrent
 ses zélés et énergiques protecteurs. Il reçut, en 1815, des mains
 de M. d'Albon, cette décoration du lys, qui fut si prodiguée, et
 du gouvernement, ainsi que de personnes haut placées, des
 commandes pour lesquelles il retrouva tout son talent.
    Cette année 1815 apporta d'autres changements dans sa vie.
 Séduit par les charmes d'une jeune fille, dont la famille habitait
 aussi la Croix-Pâquet, il la demanda en mariage ; et, malgré les
 cinquante ans de son futur, la jeunefillen'hésita pas à lui donner
 sa main.
    Nous avons jusqu'ici parcouru les diverses phases de la vie
 d'Épinat, sans parler de ses ouvrages. Les documents nous ont
manqué pour décrire les tableaux composés par lui en Italie.
 En suivant les comptes-rendus de nos diverses Expositions, nous
 retrouverons quelques-unes de ses osuvres faites à Lyon, qui
 remontent à une époque antérieure. Si ses vues d'Herculanum,
 du Vésuve, des environs de Rome n'ont pas été faites entière-
ment d'après nature, il les a terminées, du moins, d'après des
 études peintes et des dessins pris sur les lieux.
    En 1822, un tableau envoyé à Paris, à l'Exposition, fut acheté
 par le ministre pour la maison du roi. 11 représentait la Des-
truction d'Herculanum (1). Il passe pour un de ses bons ou-
vrages.
    La même année, la Société des Amis-des-Arts de Lyon fit une
exposition où Épinat mit une Vue de Champvert. Nous n'en
connaissons ni la dimension, ni le mérite. Le tableau, acheté par
la Société, fut gagné par M. Ferdinand Gensoul, au tirage qui
eut lieu dans le courant du mois de janvier suivant.
    Depuis son séjour dans notre ville, Epinat s'était adonné en-
tièrement au paysage historique. Il y obtenait des succès qui l'en-

  (i) 4 pieds de long, 3 de haut.