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470 EMBOUCHURES DU RHÔNE. vents du nord-est empêchent d'entrer dans le port de Bouc, et les tartanes qui descendent le Rhône, en remorquant des ra- deaux, s'y rendent pour charger abord les bois qu'elles ne pour- raient traîner en mer. Pins d'un bâtiment lui a dû son salut. On cite, entr'autres, l'exemple récent de la Vierge de bon voyage qui s'y est réfugié l'hiver dernier par une mer affreuse, et y a trouvé des eaux si calmes qu'elle a pu tenir, sans danger, ses ca- nots amarrés en mer, à ses côtés. « L'opinion des marins n'est pas moins favorable quant à la solidité du fond. Il se compose de sable vaseux où l'ancre mord facilement et tient avec une fermeté telle qu'on est quelquefois forcé de l'abandonner. « Cette propriété, d'ailleurs, est commune à tout le golfe de Fos, où l'excellente qualité de l'ancrage a été signalée par les ingénieurs hydrographes dans les sondages faits en 1842. Il est sans exemple qu'un navire y ait jamais chassé sur ses ancres.» Le rapport de la Commission parle ainsi de l'Anse du Repos(l): « Là , en effet, aucune agitation de la mer ne peut pénétrer, mais la plus grande profondeur de ce mouillage est de deux mè- tres , et elle va diminuant de jour en jour par les troubles qu'y dé- versent les graus de la Tartane et du Pégoulier. » Ainsi donc, on rencontre, aux embouchures même du Rhône, et séparé du fleuve par une faible distance, un parage entière- ment abrité, s'ouvrant sur une rade passablement sûre, acces- sible aux navires par tous vents et toutes mers, et leur offrant un mouillage d'une sécurité complète, mais sans le fond néces- saire aux grands bâtiments de commerce. 11 nous a paru facile de donner à ce port naturel la profondeur qui lui manque et une communication telle avec le fleuve, que les bateaux à vapeur puissent venir prendre leurs chargements bord à bord avec les navires. La création, dans l'Anse du Repos, d'un port ayant le mouillage de 5 mètres, suffisant aux navires de commerce du plus fort échantillon, donnerait lieu aux ouvrages suivants : (1) Rapport page 96.