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                          DE LA SAONE.                          449

   Vers la fin du même siècle, en 1393, des contestations s'élevè-
rent entre le roi Charles V et le comte de Savoié« pour savoir à
qui la rivière de Saône appartenait ; et de Rubys a remarqué au
chapitre X du livre quatrième de son Histoire, que tous les ans,
le jour de l'Ascension, le maistre des ports, et ses gardes , et les
sergents du roi conduits par quelqu'un des magistrats de la jus-
tice , allaient à l'île Barbe, par eau, avec enseignes et tambours,
poser l'écusson et armoiries du roi, dans la rivière de Saône, en
signe qu'elle, appartenait au roi de bord en bord, et en ostaient
l'écusson du duc de Savoie, que les officiers de Bresse y posaient
ordinairement la nuit précédente ; que les gardes et les sergents
faisaient à l'envi qui auraient les plus beaux bateaux, et reve-
naient avec tant de bruit de trompettes, de clairons, de tam-
bours et tant d'artifices de feu qu'il semblait que la rivière de
Saône fut un nouveau Montgibel ( Histoire consulaire de Lijon,
par Menestrier. p. 512). »
   Dans le même ordre d'idées, Guichenon fait connaître, dans
son Histoire manuscrite de Dombes, un ancien usage établi à
Trévoux, et qui y subsistait encore de son temps. « Le diman-
che , dit-il. qui suit la fête de Saint-Symphorien qui est le 22
août, est un jour de grande réjouissance à .Trévoux. Le Chapi-
tre, les officiers du Baillage, les Consuls, les principaux habi-
tants et toute la jeunesse de la ville, qui se met en armes, vont
en-bateaux, en procession jusqu'au milieu de la Saône, à un roc
appelé le Rocher de Saint-Symphorien où l'on plante un grand
arbre dans un creux au roc, auquel on attache un petit saule. Là
un chanoine dit l'Evangile, lequel fini, il se fait une grande dé-
charge de mousquetterie. Le saule est mis en pièces, le grand
arbre abattu. La procession s'en revient ensuite dans le même
ordre.
    « L'on ne donne point d'autre origine à cette cérémonie,
ajoute Guichenon, sinon que les sires de Thoyre-Villars préten-
daient que la moitié de la Saône leur appartenait à l'endroit de
Trévoux, et que la procession suivie des officiers de justice mar-
quait que leur juridiction s'étendait jusques là. »
   Dans les guerres de religion, qui désolèrent si fort nos con-