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NÉCROLOGIE. 433 devoir de collectionneur jusqu'à prendre tout ce qu'il paraissait à Lyon de feuilles éphémères et insignifiantes ; mais il était peut-être le seul qui possédât un exemplaire complet de nos journaux politi- ques, dans lesquels se trouve consignée l'histoire quotidienne de la ville. Les livres lyonnais de M. Coste ont tiré une valeur nouvelle de l'art avec lequel Ils sont reliés, ceux même qui n'ont qu'un inté- rêt secondaire. C'est par la reliure, désormais, que beaucoup d'écrits qui auraient risqué de se perdre, pourront être sauvés, et c'est rendre service aux lettres que de les disputer ainsi à l'oubli et au ravage des ans. La bibliothèque de M. Coste était, avec celle de M. Yéméniz, formée toutefois dans un autre but, la plus riche, la plus cu- rieuse et la plus visitée des amateurs de Lyon et du dehors. Nous y accompagnâmes un jour le P. Guéranger, abbé de Solesmes, qui y trouva des missels précieux pour lui, auteur des Institutions liturgiques. Ce que M. Coste avait recueilli des ouvrages imprimés et ma- nuscrits , devait être détaillé un jour dans un Catalogue dont il parlait depuis bien long-temps, auquel il faisait travailler, dans ces dernières années, un homme plein de zèle et d'intelligence, M. Aimé Vingtrinier. Ce Catalogue des richesses littéraires de M. Coste aurait été publié avec des analyses raisonnées, des dessins, des fac-similé de divers genres, et l'es amis du biblio- phile le pressaient d'en finir ; mais il se hâtait lentement, et la mort est venue, au milieu de ses projets, le surprendre et les emporter avec lui. M. Coste, ne laissant pas d'enfants, avait parlé souvent de lé- guer la portion lyonnaise de sa bibliothèque soit à celle de la Ville, soit à celle de l'Académie, qui l'avait, en 1841, admis dans ses rangs pour attirer à elle-ses faveurs, soit enfin, à nos Hos- pices, avec certaines clauses qui étaient arrêtées à peu-près dans l'esprit du donateur. Ce que l'on avait appréhendé s'est ac- compli: M. Coste n'a fait aucune disposition testamentaire, à cet égard. Les motifs allégués par des journaux de cette ville, et qui l'auraient porté à ne rien faire de ce qu'il avait pro- 28