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366                    HISTOÃRE LITTÉRAIRE
pouvoir temporel des archevêques ; il a déterminé avec préci-
 sion les attributions du sénéchal, du viguier, du courrier, du
juge des appeaux, du gardiateur, etc., ce qui n'avait pas été fait
 avant lui. Il s'est efforcé de débrouiller l'histoire assez confuse
 des comtes de Forez, qui furent comtes de Lyon jusqu'à l'épo-
 que de la cession de leurs droits à l'Archevêché et au Chapitre.
 Chemin faisant, le savant jésuite fait des excursions longues et
trop fréquentes dans l'histoire romaine et dans celle du moyen-
âge, au temps de l'invasion des Barbares : le fil de son récit
est fréquemment interrompu. Menestrier s'est aperçu lui-même
 de l'abus de tant de digressions, il le commet de dessein pré-
médité, et se justifie par l'exemple des anciens et par l'autorité
 d'Aristote. Il n'a pas gagné sa cause ; rien n'a plus nui à l'intérêt
 de son Histoire que ces nombreuses discussions hors du sujet.
    Menestrier a pris surtout pour guides les auteurs contempo-
rains, ou ceux qui ont vécu à l'époque la plus rapprochée des
temps dont il avait à s'occuper. Ainsi, dans son étude sur le
prétendu passage d'Annibal à Lyon, il a préféré, au témoignage
 de Tite-Live celui de Polybe, écrivain moins ancien et géogra-
 phe plus exact. De nombreuses notes marginales donnent les
 citations et les textes originaux; il n'y en a pas assez : Menes-
trier aurait pu être, à cet égard, plus complet et plus exact.
    Son Histoire s'arrête à l'établissement du gouvernement
consulaire, et ne va pas au-delà du XIVe siècle; elle devait
avoir un second et même un troisième volume pour les XVe,
XVIe et XVIIe siècles. On a dit que, mécontent du prévôt des
 marchands et des échevins, Menestrier avait détruit lui-même
la dernière partie de son travail ; rien ne justifie cette conjec-
ture. La ville de Lyon possède de nombreux manuscrits de
 ce jésuite, et entr'autres deux volumes de notes sur l'Histoire,
 de Lyon ; on n'y trouve nulle part la trace d'une continua-
 tion. Tout porte à croire qu'occupé à d'autres ouvrages, ou ne se
trouvant pas peut-être suffisamment encouragé, Menestrier s'est
  arrêté volontairement à la chute de la puissance temporelle des
 archevêques et à l'institution du gouvernement consulaire.
  Son style est lourd, décoloré, sans animation ; son plan défec-