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                   HISTOIRE LITTÉRAIRE, ETC.                     357
   Le.premier, non en talent, mais dans l'ordre des dates, c'est
Symphorien Champier, né, comme on sait, en 1472, à Saint-
Symphorien-le-Château. Archéologue, historien, romancier,
poète même, Champier s'est exercé dans des genres divers, et
n'a laissé dans aucun une réputation durable. 11 n'a point écrit
d'histoire générale de Lyon, mais il s'est occupé des antiquités
de cette ville, et il a raconté une sédition dont la maison qu'il
habitait fut la victime. Elle était située en face de la grande porte
de l'église des Cordeliers ; la populace insurgée la saccagea et la
pilla. Cette relation est le seul écrit historique de Champier qu'on
puisse citer; elle est très-recherchée, sinon comme bon livre, du
moins comme livre rare. Louis Chantereau Le Fèvre a pro-
noncé sur Champier le jugement suivant : « Si Champier se fust
« meslé d'écrire de la médecine suivant sa profession, sans se
•• mesler de l'histoire où il n'entendoit rien, il eust mieux
« pourvu à sa réputation qu'il n'a faict. Tout ce qu'il y a de bon
« dans son histoire, c'est qu'elle est courte, et partant on ne
« perd pas tant de temps à la lire. Je ne pense pas que l'on
« puisse jeter les yeux sur un écrivain plus disgracié que celui-
« là ; il étoit entièrement ignorant de la chronique, et n'avoit
« pris connaissance de l'histoire que dans de vieux romans. »
L'arrêt que Menestrier a prononcé sur Symphorien Champier
est plus sévère encore, il est fort curieux : « Médecin de pro-
« fession, il (Champier) s'est efforcé de paraître jurisconsulte,
« philosophe, orateur , grammairien, gentilhomme de race, et
« docteur gradué en plusieurs universités. Il a traduit ses pro-
« près ouvrages sous des noms déguisés, pour se louer impu-
« nément. Il a dénaturé son nom de trois ou quatre façons dif-
« férentes, pour s'accrocher à des familles de Bologne , de
« Ferrare, de Milan et d'autres villes. lia gagé des libraires, des
« imprimeurs et des correcteurs de livres, et a écrit à divers
« savants et à divers professeurs pour mendier des éloges ou
« des apologies ; et, pour relever sa condition, il s'est donné à
< lui-même les titres magnifiques de professeur de l'art apolli-
 •
« 'naire ou péonien, de chevalier es armes et es lois, de physk-
« cien ou théologien insigne, de conseiller des princes, etc. »