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350                    EXPOSITION DE 1 8 5 1 .
' doit prendre pour modèles dans l'espèce humaine les êtres
  rachitiques et mal venus, en les préférant à ceux qui sont beaux
  et bien tournés. C'était aussi le sentiment des anciens, dont
  l'opinion en matière de plastique a bien aussi sa signification
  et sa valeur. 11 est 'fâcheux qu'une œuvre capitale de M. Saint-
 Jean , son tableau représentant une statue de la Vierge entou-
  rée de roses, et qui vient d'être acheté par le Ministre de l'In-
  rieur, pour être placé dans la galerie des artistes vivants du
 palais du Luxembourg, n'ait pu faire partie de cette Exposition.
 Ce tableau est une des choses les plus belles que l'on puisse
 voir, il est en ce moment à Londres où il doit figurer avec
 beaucoup d'autres objets d'art à l'Exposition du Palais de Cris-
 tal. Les gens que rien ne contente, et il y en a malheureusement
 trop, blâment également M,le Eliza Wagner de n'avoir pas con-
 servé précieusement sa première manière, et de l'avoir modifiée
 sous les conseils et l'influence de M. Saint-Jean. Nous ne connais-
 sons pas les tableaux que M1Ie Wagner a pu peindre en Alle-
  magne, mais, quels qu'ils soient, ils ne peuvent être supé-
 rieurs à ceux qu'elle a exposés : ces trois tableaux de fleurs et
 de fruits sont d'une vigueur, d'un fini et d'une puissance vrai-
 ment admirables, nous ne voyons pas ce qu'on pourrait leur
 demander de plus. Après M. Saint-Jean et Mlle Wagner, il
 y a encore place à l'Exposition pour des talents très-estimables,
 et ce n'est pas pour rien que Lyon a la spécialité de cette pein-
 ture que nulle autre ville en France ne lui a encore disputée ; en
 effet, en voyant les fleurs et les fruits de MM. Baile, Maisiat,
 et Magaud, ainsi que les tableaux de MM. Revol, Bonet Mal-
pertuis, Blanc, Bonard, Morel, Thierriat, Grobon et de Madame
 Lacuria, on peut dire sans trop de présomption, que les ar-
 tistes qui n'occupent à Lyon que le second rang, peuvent par-
 tout ailleurs aspirer au premier. Un ancien élève de M. Saint-
 Jean, M. Carrey, a exposé plusieurs natures mortes d'un grand
 effet, on y retrouve la vigueur et l'éclat dans la vérité qui dis-
 tinguent le maître chez lequel M. Carrey a puisé de bons exem-
 ples et les plus magnifiques traditions.
     Il ne nous reste plus maintenant, pour arriver à la fin de cette