Revue du Lyonnais » série 2 - n°2 ( 1851 ) » pp.344

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lourdeur aux premiers plans. La Vue de Grignan, de M. Girardon.
est une reproduction intelligente et fidèle de la nature en Pro-
 vence ; les terrains gris et la végétation terne, caractères dis-
 tinctifs de cette partie de la France, n'y sont point exagérés,
 mais les nombreux accidents de terrains qu'on y remarque,
 donnent à cette toile quelque chose de heurté et de bizarre, qui
 choque à première vue ; ce n'est pas moins un tableau très-
 consciencieusement étudié. La manière de M. Brest : Intérieur de
forêt, Vue prise sur les bords de la Loire, effet du soir, Ferme
provençale, rappelle un peu celle de M. Saltzmann, mais avec
 moins d'effet et de puissance. M. Chevallier fait de louables efforts;
 sa Vue de Ponchéry et celle prise à la Grande-Chartreuse at-
 testent une bonne direction; on y trouve assez d'originalité,
 sans parti pris systématique, et par là même toujours dan-
 gereux. V!Ecole buissonnière, effet de hiver, par M. Finart, est
 une bonne étude à effet de neige. Le Campement de Kalmoucks
 est moins heureux. Napoléon, costume de Wagram, est un bon
 petit portrait. Une Ferme en Picardie, de M. de Fontenay, re-
 produit assez bien les caractères particuliers d'un sol gras et
 fertile , comme celui du Soissonnais. Monsieur de Gernon
  est un paysagiste de talent ; la Vue des Landes et le Passage
  du Bac témoignent de son habileté à traiter les arbres et les
  eaux, en même temps que les figures. La Vue prise à Tolosa,
  par M. Ginain, reproduit avec beaucoup de vérité et de vigueur
  la nature si intéressante et si pittoresque sous le ciel ardent de
  l'Espagne. M. Magy, dans son tableau représentant une Halte
  de Bohémiens, est au paysage ce que M. Reynaud est au genre
  et à la figure, c'est le même procédé, aussi malheureux et aussi
  déplorable chez celui-ci que chez celui-là. M. Williams Wild,
  quoique Anglais, peint le paysage comme un Flamand ; ses vues,
  prises en Bretagne, à Nuremberg, aux environs de Gènes, sur la
  lagune de Venise, offrent beaucoup d'intérêt ; M. Wild est du reste
  très-connu, et ses tableaux sont très-appréciés dans toutes les
   Expositions. M. Justin Ouvrié excelle, comme on sait, dans la
   reproduction des édifices gothiques ou renaissance, des tourelles
   en créneaux ou en poivrières, des maisons sculptées, des fa-