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EXPOSITION DE 1 8 5 1 . 339 fort à louer. Quelques amateurs se rappellent peut-être un ta- bleau de M. Henri de Chacaton, une Caravane, qui fut acheté par la Société des Amis-des-Arts, et qui fut gagné par un Lyonnais, membre de cette Société, il y a de cela quelques années, et, de- puis, M. de Chacaton ne nous avait plus rien donné* Cette année- ci, il a envoyé une des meilleures toiles qui figurent à l'Exposition. Son Intérieur de cour d'une maison de l'Albaycin, à Grenade, doit être probablement une représentation bien exacte de la vérité. Il suffit d'avoir lu un seul chapitre du premier voyage venu en Espagrje pour y retrouver la couleur et le sentiment particuliers qui distinguent ce pays. A la fois d'une réalité vi- goureuse, comme les sujets espagnols qui ont fait la réputation d'Alfred Leleux, et gracieux comme une bonne inspiration du peintre Diaz, ce tableau est doué, pour nous, d'un charme inex- primable. Toutes ces petites figures de danseurs, de muletiers, de manolas, sont pleines de vie et de mouvement ; on ne peut croire que les simples.couleurs d'une palette, étendues sur une toile, suffisent à reproduire le coup de soleil qui se reflète sur la muraille et sur la robe de la danseuse. La réputation de M. Decaisne ne serait pas faite depuis longtemps, que ses deux charmants petits tableaux suffiraient à nous donner une haute idée de son talent. Tout ce que la grâce, la finesse et la vigueur du pinceau peuvent donner entre les mains d'un praticien con- sommé, se rencontre dans ces deux pefitestoiles ; dans la Scène intime, la recherche, le fini des accessoires, leur arrangement plein de goût ne nuisent point aux figures, qui sont ravissantes de pose et d'expression ; dans Suzanne et les vieillards, la cou- leur, à la fois orientale et vénitienne du tableau, rajeunit un sujet traité si souvent, et prouve qu'il n'est pas de texte si usé dont un homme de talent ne puisse tirer un bon parti. Le joueur de basse et 1' Antiquaire, de M. Comte, méritent également une sérieuse attention. Ce jeune homme, qui a fait un début remarqué à la dernière Exposition, est dans une bonne voie ; qu'il y per- siste, et son succès est assuré. Les petites scènes bretonnes de M. de Heuvel sont d'un joli sentiment, et le succès ne leur avait point fait défaut jusqu'ici, mais, dans ces petits riens, un ar~