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                      EXPOSITION DE 1851.                     337
 l'antique ; seulement un défaut important est à signaler, en ce
 qu'il tient à l'essence même du sujet, on ne sait pas trop si
 Horace lit bien réellement, mais, à coup sûr, les Tiburtines ne
 l'écoutent guère. — Dans une manière différente, la Nymphe
 luttant avec les amours, de M. Bouterwek, est un fort joli petit
 tableau qui a été remarqué au Salon de Paris. Les Jardins
 d'Armide, de M. Nicolas Henry, ont un aspect séduisant, mais
jamais, à aucune époque de l'art, pas même au temps de Bou-
 cher qui se vantait de casser une jambe avec grâce, on n'a
 fait des bras, des jambes et le reste, comme il nous a été donné
 d'en voir dans le Souvenir d'automne deM. Humbert. M. Bellet
 Dupoisat a exposé une Marguerite, au moment où elle regarde
 les bijoux contenus dans la cassette que Méphistophélès a placée
 dans son armoire de jeune fille. En empruntant le sujet de
 son tableau au plus grand poète de l'Allemagne, à celui qui a
 fourni maintes fois à l'un des premiers peintres de l'école fran-
 çaise moderne, M. Ary Schœffer, ses plus belles inspirations,
M. Bellet Dupoisat donne à penser qu'il prend son art au sé-
rieux, ce dont il faut le louer ; seulement sa Marguerite n'est
peut-être pas assez allemande ; la tète est expressive et d'un
bon sentiment, mais les deux bras sont un peu trop longs.
    Nous avons dit, en commençant, que l'époque actuelle ne
se faisait point remarquer par le parti pris et la recherche des
innovations, en matière de beaux-arts seulement, cela va sans
dire. A cet égard, il est encore important de distinguer. Si l'on
s'en tient uniquement aux sujets que les artistes mettent en
œuvre, aux sujets à leur portée, et aux développements qu'ils
leur donnent, à coup sûr notre temps est fort sage, très-prudent,
et pas du tout aventureux ; mais, au vis-à-vis des procédés ma-
tériels , de la partie purement technique de l'art, du métier
enfin, c'est bien une autre affaire ; sur ce point, il n'est pas
de témérité que l'on n'absolve, de folie même que l'on ne tente ;
avec ce seul mot « c'est la mode » on répond à tout, c'est là
un argument sans réplique ; nous n'en avons qu'un exemple
à l'Exposition du palais Saint-Pierre, mais celui-là seul suffit
à la démonstration. M. Reynaud, de Marseille, a exposé quatre
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