Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                           ALBIN DE VAUXONNE.                                331
est suivie d'un deuil général aussi spontané et aussi unanime, le nom de ce
citoyen doit prendre placeçarmi ceux des hommes à jamais regrettables, dont
l'existence a été consacrée au bien public et qui ont donné à leur pays, dans
leur sphère d'action, de nombreuses marques d'un dévouement vrai, constant
et surtout désintéressé.
    Chacun des actes de la vie de M. de Vauxonne porte à un degré éminent
ce triple caractère.
   M. Albin de Vauxonne, que la mort vient de frapper à. l'âge de 52 ans, étaij
fils alué de M. Sain-Rousset de Vauxouue, qui avait présidé, sous le Consulat,
à l'administration municipale de la ville de Lyon. Sorti honorablement de
l'Ecole porytechnique avec le grade de sous-lieutenant du génie, il s'éleva ra-
pidement au grade de capitaine. Il fit- partie de rexpéditiou de Morée, et, après
17 années de services militaires distingués, il vint se fixer d'abord dans la
commune de Lancié, puis, bientôt après, dans celle de- Vaux, où il s'occupa
sans relâche de réaliser les projets d'amélioration qu'il avait conçus pour la
prospérité de ce pays,
    La commune de Vaux, à l'époque où M. Albin de Vauxonne y établit sa
 résidence, était presqu'entièrement dénuée de voies de communications exté-
 rieures et se trouvait comme isolée au milieu des communes environnantes.
En outre, les chemins intérieurs ne se présentaient pas dans un état plus sa-
 tisfaisant, et l'absence des ponts sur les nomhrenx torrents qui traversent la
 commune ajoutait encore à la difficulté des relations des différentes sections
entr'elles. Cet état de choses était d'autant plus déplorable que la commune
 de Vaux est une des plus étendues et des plus fertiles du département.
    Il était évident aux yeux de tous que, la vicinalité étant améliorée, la faci-
lité des communications étant établie, d'une parties produits agricoles acquer-
raient d'indispensables débouchés, augmenteraient de valeur, et que, d'autre
part, et par une conséquence nécessaire, la valeur territoriale se relèverait
de la dépréciation où elle était tombée.
    Mais la commune de Vaux avait peu de ressources. Il fallait, pour lui
donner une impulsion sérieuse et profitable , un homme qui eût à la fois
l'autorité, la considération, la fortune, et la résolution énergique de se con-
sacrer à cette œuvre de régénération d'un pays et de la mener à bonne fin.
    M. de Vauxonne prit cette résolution. 11 avait la fortune, il partageait à
juste titre la considération dont jouit sa famille ; il ne lui manquait plus que
l'autorité légale : elle lui vint bientôt.
   Il fui élu, en 1840, membre du Conseil municipal de Vaux. En 1844, il
fui investi des fonctions de maire qui lui furent confirmées , à l'unanimité ,
en 1848, parle suffrage universel, et qu'il a conservées jusqu'à sa mort.