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320 UNE PROMENADE fdles injustement accusées. Denys raconte plusieurs miracles opérés par la déesse, et traite d'impies ou d'athées les incré- dules de son temps qui se permettaient de douter de ces pro- diges. 11 leur refuse le titre de philosophes, et flétrit un aveu- glement qui n'aperçoit pas le gouvernement incessant de la Providence. Il était bien permis aux gens raisonnables de s'indigner contre la superstition populaire qui, en l'an de Rome 638, ordonna des supplices et des sacrifices abominables. Trois Vestales, sur six, furent convaincues d'avoir violé leurs vœux de chasteté. Les prêtres, chargés de juger les pauvres filles, usèrent d'indulgence à l'égard de deux des coupables ; mais cette modération excita une émotion populaire. Les tribuns s'en mêlèrent, et une com- mission fut nommée pour réviser le jugement. Les trois Vestales furent condamnées, et un grand nombre d'autres personnes plus ou moins complices. Pour combler la mesure du fanatisme et conjurer les malheurs qui menaçaient cet absurde peuple ro- main, on enterra vifs un Gaulois et une Gauloise, un Grec et une Grecque. Cette horrible expiation eut lieu probablement dans le caveau du Forum boarium. C'est à cette occasion qu'on éleva un temple à Vénus Verticordia, ^- qui change les cœurs, — dans je ne sais quel quartier de la ville. Entre les excès de l'incrédulité et ceux de la crédulité, il est une limite sur laquelle les hommes vraiment religieux doivent savoir s'arrêter. En excusant des crimes, on ne défend pas la religion. La fontaine de Juturne, dont il ne reste aucune trace (1), cou- lait près du temple de Vesta, et était consacrée par le souvenir de Castor et Pollux. Tous les écoliers se rappellent la bataille que les Romains gagnèrent sur les Latins, près du lac Régille, — An de Rome 258, — av. J.-C. 494, — et dans laquelle Sextus Tar- quin perdit la vie. Au plus fort du combat, deux jeunes hommes à cheval, vêtus de blanc et inconnus, se mirent à la tête de la cavalerie romaine, et jetèrent l'épouvante dans celle des Latins. (i) Le sol ayant élé considérablement exhaussé par les remblais, la source a dû s'écouler souterrainement.