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300 HISTOIRE LITTÉRAIRE Jean de Tournes, publiée en 1555 ; d'autres n'attacheraient pas une valeur moindre à l'édition de 1556. Ces éditions, en petit format in-16 ou in-12, des poètes lyonnais du XVIe siècle, sont devenues d'une insigne rareté. 11 est une classe d'autres livres lyonnais sans intérêt pour l'histoire, assez souvent sans la moindre valeur littéraire, par- fois très-mal imprimés sur un détestable papier, et cependant si recherchés que la valeur d'un seul dépasse celle d'une bibliothè- que entière. Jamais leurs heureux possesseurs n'ont essayé d'en lire une page ; ces livres n'existent que pour être vus, bien qu'ils n'aient d'ordinaire aucun mérite typographique. Ces écrits, qui ne sont pour la plupart que des opuscules en quelques feuillets et en petit format, jugés intrinsèquement, sont peu dignes de la haute faveur dont ils jouissent ; pourtant les bibliophiles se les disputeront longtemps dans les ventes publiques : ce sont de petits livres singuliers, des facéties, des recueils de contes. Je citerai, dans cette classe, le Petit fardelet des faictz, de 1443, l'édition du Songe du Vergier, imprimée par Jacques Maillet en 1491 ; plusieurs rares et précieuses éditions de la Grand nef des fols et des folles, le Livre et l'Evangile des Connoilles de Jean Mareschal, la Grant danse Macabre de 1499, le Sermon joyeux à tous les fols, le Songe doré de la pucelle, la Danse des aveu- gles, les Faintises du monde, les Proverbes dorés, le Débat de l'homme mondain et du religieux, le Purgatoire des nouveaux mariés, le Grand chemin de l'Ospital, le Parangon des nou- velles honnestes, les Petits fatras d'un apprenti, le Blason de Brou, et YEsperon de discipline d'Antoine Du Saix , ouvrage dont un exemplaire sur vélin a coûté plus de deux mille francs à un bibliophile lyonnais ; la Source d'honneur, le Papillon de Cupido, l'édition originale des Prophéties de Nostradamus, l'Espadon satyrique , l'Amant ressuscité de la mort d'amour, etc., etc., efc„ Il est difficile de prévoir à quel prix serait porté, dans une vente publique à Paris, à Bruxelles ou à Londres, l'exemplaire unique qui existe ( chez M. Coste) de la Farce des théologastres. D'autres écrits du même genre doivent être cités ici ; ce sont : la Farce du Curia qui trompa, par finesse, la fera-