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294                   HISTOIRE LITTÉRAIRE
de tous, sans doute, celui qu'ils consulteront le plus volontiers-
   Comme valeur matérielle, les éditions lyonnaises ont un prix
infiniment supérieur à celui des meilleurs des livres dont l'histoire
de Lyon a été l'objet. Parmi ceux-ci, peu, infiniment peu sont
recherchés ; et quand leur condition n'a rien d'exceptionnel et
d'extraordinaire, ils sont au rang des livres les plus communs.
H n'en est pas ainsi des éditions lyonnaises ; les amateurs se les
disputent avec acharnement dans les ventes publiques, et en
élèvent le prix jusqu'à un chiffre énorme.
    J'ai raconté, dans l'histoire de la civilisation à Lyon pendant
le XVe siècle, l'établissement de l'imprimerie dans notre ville,
art nouveau qui prit promptement beaucoup d'extension et d'im-
portance. J'ai dit quels avaient été nos anciens typographes,
 et quels livres étaient sortis de leurs presses les premiers. Sur
la foi de quelques hommes de lettres, j'ai présenté Barthélem'
 Buyer non comme un imprimeur, non comme un ouvrier qui
 exerçait de ses mains la profession de typographe, mais comme
 un capitaliste qui prêtait à l'imprimeur véritable, Guillaume
 Leroy, sa maison, son crédit et de l'argent. Depuis que j'ai
 transcrit, pour ce chapitre, tant de souscriptions de livres sortis
 des presses des deux associés Buyer et Leroy, mon opinion s'est
 modifiée. Buyer se donne dans ces lignes officielles comme un
 typographe ; il prend très positivement le titre d'imprimeur. On
 lit sur plusieurs livres ces mots qui ne me paraissent pas suscep-
 tibles d'interprétations diverses, imprimé par Barthélemi Buyer ;
 comment donc conserver raisonnablement des doutes en présence
  de témoignages si directs ? Au reste, les deux opinions ne me pa-
  raissent nullement inconciliables : Barthélemi Buyer établit dans
  sa maison l'imprimerie naissante; il mit ses capitaux à la dispo-
  sition de Guillaume Leroy, et se fit ensuite imprimeur.
    Je n'ai pointfait une classe particulière de ces livres du premier
 âge de l'imprimerie, auxquels on donne le nom à'incunables ;
 plusieurs considérations m'en ont détourné. On a publié un ca-
 talogue des livres qui sont sortis des presses de Lyon depuis
 1473 jusqu'à l'an 1500, travail à refondre dont les matériaux sont
 empruntés, à peu près en totalité, au Manuel de M. Brunet. Cette