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 288                    HISTOIRE LITTÉRAIRE

 très et les savants distingués dont Lugdunum a été la patrie.
 Cependant, si ces travaux n'ont pas été faits pour Lyon et dans
 Lyon même, leur analyse n'appartient plus à l'histoire littéraire
 de cette cité. Ampère et de Prony sont deux des plus grandes
 illustrations lyonnaises, et leurs noms occupent une large place
 dans le tableau de la marche de l'esprit humain au XIXe siècle ;
 mais de Prony et Ampère ont écrit à Paris, et leur vie s'est
 écoulée, en très-grande partie, dans la capitale •. pourrait-on,
 sans abus, faire entrer la riche nomenclature de leurs titres
 scientifiques dans une histoire littéraire de Lyon ? Même obser-
vation pour Dugas-Montbel, pour Ballanche, pour Lémontey et
pour d'autres Lyonnais très-distingués : leur mère-patrie n'a
que le droit d'en être flère, et d'enregistrer leurs noms sur la
liste de ses enfants illustres. Les matériaux d'une histoire litté-
raire de Lyon doivent être fournis par cette ville elle-même, ou
avoir été préparés pour elle seule ; telle est du moins la ma-
nière dont j'ai compris cette partie de mes études. Cinquante
gros volumes suffiraient à peine pour terminer l'ouvrage du P.
deColonia, sur le plan qu'a suivi le prolixe jésuite ; l'Histoire
littéraire de la France n'aura pas cette étendue.
     Je me suis bien gardé, en écrivant l'histoire de Lyon, de
 séparer d'une manière absolue les faits littéraires des faits po-
 litiques .- et les uns et les autres ont contribué aux progrès de
 la civilisation. Lorsque j'ai retracé les annales de chaque siècle,
je me suis soigneusement attaché à mettre en relief les travaux
 des hommes de lettres et des savants, et à déterminer l'influence
 qu'ils ont exercée sur les idées. Tous les siècles n'ont pas été
 également heureux sous ce rapport : beaucoup sont d'une grande
 stérilité, quelques autres ont été très-bien dotés et m'ont de-
mandé une place considérable. Sidoine, au Ve siècle ; Leidrade
et Agobard, dans le IXe ; dans le XVIe, Philibert Delorme ; l'im-
primerie représentée par Roville, de Tournes, Dolet et Sébas-
tien Gryphe ; grand nombre d'érudits, dont les principaux ont
été Bellièvre, Paradin et Du Choul; parmi les poètes, Pernette
du Guillet et Louise Labé ; au XVIIe siècle, Menestrier, Colonia,
Spon,•Vergiev; au XVIIIe, l'Académie : tels sont les noms et les