page suivante »
282 PETITE CHRONIQUE LYONNAISE. 1774. 7 Janvier. — MM. les Comtes de Lyon viennent de faire si- gnifier un acte d'appel comme d'abus au Parlement, de l'ordon- nance portant règlement pour la discipline de l'église primatiale, comme rendu incompétemment et sans autorité, indépendamment des autres griefs qui seront articulés dans le cours de l'instance. L'archevêque vient de partir pour Paris, où l'appellent des affaires de toute espèce. Il est arrivé à Lyon un grand -seigneur polonais, appelé le prince Radziwil qui s'est expatrié volontairement à cause des troubles de son pays, après avoir cédé ses biens à son neveu. Il a 5 voitures à sa suite. Le comte Oginski, qui est aussi à Lyon, a reçu une invitation du Grand-Turc de venir se mettre à la tête d'un corps de troupes ottomanes, pour concourir à la délivrance de sa patrie. 14 Janvier. — Il y a à Lyon un Anglais, qui depuis deux mois donne des spectacles de courses de chevaux. Il est placé dans la rue d'Auvergne, près des sœurs de la Marmite de l'œu- vre des Messieurs. Pour ses adieux, il a donné deux séances au profit des pauvres de la paroisse, et Mme Lobreaux, directrice des théâtres, a fait abandon de son quart. Le prince Radziwil est partit pour l'Italie, avec un train im- mense. Il a emporté avec lui, de Pologne, les douze apôtres en or massif, donnés autrefois à sa maison, et il en a fondu et mangé un depuis qu'il a quitté sa patrie. On prétend que chaque apôtre vaut 1800 mille livres. 28 Janvier. — M. de La Borde, ci-devant valet de chambre de Louis XV, vient s'établir à Lyon avec sa femme et ses enfants. (De La Borde, compositeur de musique, auteur de quelques opéras et d'un recueil de chansons en quatre volumes, orné de vignettes dont la plupart sont de Moreau). 29 Janvier. — Discussions entre les garçons et les maîtres perruquiers ; ces derniers ne veulent pas que les premiers puis- sent quitter leurs boutiques, sans leur consentement par écrit et un certificat. Ces garçons prétendent que leur état est libre. Il