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PETITE CHRONIQUE LYONNAISE. 279 être nommé dans PAlmanach de la ville pour 1771. L'arche- vêque s'est plaint d'avoir un historiographe de son église à son insu et sans son approbation. Il a envoyé chercher de La Roche, imprimeur, et lui a défendu de donner à l'abbé Monjais cette qualité. De La Roche a allégué l'ordre des comtes ; on croit qu'il obéira à l'archevêque, à la grande mortification des comtes, qui s'étaient flattés d'avoir une distinction réservée aux souverains. Mort de M. de Boissiéu, le médecin (1). 1771. 21 Décembre. — M. Le Texier s'est fait faire chez lui un ca- binet si voluptueux, orné de peintures, de figures et d'emblèmes si galants, que toute la ville et les dames surtout s'empressent d'aller le voir. Il s'y donne des déjeuners délicieux, il s'y fait des parties fines ; en un mot, c'est la réunion de tous les plaisirs, et la satisfaction de tous les goûts. Le plan de Perrache a été enregistré au Conseil supérieur. Douze cents ouvriers commenceront à travailler le mois pro- chain. 1772. 9 Mars. — Le 4 de ce mois, le sieur Guyot, notaire, devait être mis en possession de la maison des P. Célestins. Les bâti- ments qui donnent sur le quai sont destinés au Conseil supé- rieur ; ceux de derrière sont réservés pour le séminaire de Saint- Charles, dont les prêtres desserviront l'église érigée en succur- sale de Saint-Nizier. On donne à chaque religieux douze cents livres de rente viagère, à la charge de se retirer dans toute autre communauté qu'ils choisiront. Sur les biens de cet ordre dé- truit, on prend trois mille livres de rente pour le séminaire de Saint-Pothin. Diverses circonstances ont empêché le sieur Guyot de réaliser cette prise de possession. (i) Barthélémy Camille de Boissiéu, médecin, né à Lyon, en 17^4» fils de Jacques de Boissiéu et d'Antoinette Vialis , père du célèbre graveur Jean- Jacques de Boissiéu.