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NÉCROLOGIE. • 249 population tout entière, ne sont-ils pas aussi le plus beau des exemples comme le plus décisif argument à opposer aux éter- nelles accusations d'ingratitude aveugle que les égoïstes adres- sent aux peuple. Lors du tirage au sort pour le recrutement de l'armée, qui s'est fait dernièrement à Villefranche, une des communes fai- sait exception à l'allégresse de cette journée, où les jeunes gens enrubanés parcourent les rues, tambour en tête et drapeau dé- ployé ; c'était celle de Vaux. Au lieu des rubans aux couleurs variées et éclatantes, qui distinguaient leurs camarades des au- tres communes, chacun des jeunes gens de Vaux avait un ru- ban noir à son chapeau ; leur drapeau était voilé d'un crêpe funèbre ; c'était l'emblème de deuil d'une population, pour un maire chéri de ses administrés, M. Albin de Vauxonne, qui avait accompagné, l'an dernier, les enfants de la commune de Vaux, au tirage au sort du chef-lieu, et qui depuis un mois n'est plus. Cette démonstration, toute spontanée et si expressive de la dou- leur publique, a frappé tous les regards ; elle est le plus bel éloge d'un magistrat populaire, regretté et pleuré comme un père. Les populations qui élèvent et honorent un homme de bien, s'honorent et s'élèvent elle-même. Nous donnerons, dans notre prochain N», une notice sur cette vie si noblement remplie.