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242 UNE PROMENADE de huit ducs de Parme, le nom de Farnèse, sur lequel Alexan- dre, petit-fils de Pierre-Louis, jeta un lustre glorieux, en com- mandant dans les Pays-Bas les armées de Philippe II. Parvenu au sommet de plusieurs terrasses, étagées les unes sur les autres, j'arrivai sur le plateau du Palatin, dont une partie était occupée par les jardins Farnèse. Si, dans les constructions que je venais de gravir, on remarque encore les traces d'une magnificence qui n'est plus, ici tout indice a disparu. Une vaste culture potagère a remplacé le luxe d'une villa princière. Les anciennes descriptions parlent de jardins délicieux, ornés de grandes allées, de bosquets, de bassins et de cascades. Sur un ancien plan de Rome, espèce de vue à vol d'oiseau, on remarque surtout une vaste allée, en forme de croix et taillée en berceau, située dans la partie regardant l'emplacement du grand Cirque. La Société des Arcades, cette innocente Académie qui a tant fabriqué de sonnets, a illustré de sa présence les jardins Far- nèse. Hélas ! cette dernière grandeur est aussi bien éclipsée. Où trouverait-on aujourd'hui à Rome des faiseurs de sonnets? Com- bien cette pâture serait insipide après les proclamations de Maz- zini, les chants en l'honneur du benedettopugnale, du siège du Quirinal et de la fuite du tyran Pie IX ! Les guerriers de Cor- nuda et les fameux reduci de Vicence, jurant fièrement de ne plus se battre contre les Autrichiens, font de la poésie dithyram- bique et non de fades sonnets. Ces pauvres Arcades avaient, je crois, transporté leurs réunions dans une villa, située près de la porte Saint-Pancrace, et au-dessous de la maison dite de Gari- baldi. Les événements de 1849, dont ce quartier a été le théâtre, ont dû de nouveau disperser le troupeau inoffensif. La mémoire du terrible condottiere n'est pas propre à inspirer des sonnets, et les belles dames de la République, pleines de mépris pour les madrigaux couleur de rose tendre, écrivent des feuilletons rouges pour le National de Paris. Ces magnifiques jardins, créés dans la première moitié du XVIe siècle, conservèrent leur splendeur, même après l'extinction de la maisou Farnèse. Une description de Rome, éditée en 1783, Jes dépeint comme un séjour délicieux, orné de statues antiques