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226                   ENCORE LA COLONIE GRECQUE
 moderne de cette ville, et qu'ils sont allé chercher encore dans le grec Asïov,
 plat, ou Aïjî'ov, champ de blé, comme s'il était supposante qu'après sept ou huit
siècles de domination dé la langue romaine dans les Gaules, nos aïeux du
 moyen-âge aient brusquement repoussé le nom vulgaire de Lugdunum, pour
lui en chercher un nouveau dans le grec qu'ils ne connaissaient guère. Mais
les chercheurs d'étymologie.sont insatiables !
    Nous avons peu de chose à vous dire, Messieurs, des deux dissertations sur
l'histoire ancienne du pays de Dombes, et sur les poypes ou monticules fac-
 tices de celte province. Celle-ci ne peut être appréciée que sur les lieux, et en
face de ces lumuli, qui, dans d'autres contrées, sont généralement reconnus
pour des tombeaux, mais qui n'ont présenté dans la Dombes, à ceux qui les
ont fouillés, ni ossements, ni caveaux, ni traces funéraires d'aucune sorte,
 d'après l'affirmation de M. Jolibois. 11 pense que ce sont tout simplement des
observatoires élevés par les seigneurs du moyen-âge, pour surveiller plus au
loin ce vaste plateau, où leurs châteaux-forts ne pouvaient dominer d'assez
haut leurs possessions. L'autre dissertation ne roule guère que sur les Am-
barres. J'ai déjà critiqué, dans un précédent rapport, dont vous avez ordonné
l'impression, la complaisance avec laquelle l'auteur rattache à ce petit peuple
toutes les hordes conquérantes des Ombres, des Ambres ou des Ambrons, Je
regrette également que le savant géographe ait négligé de préciser d'abord la
véritable étendue du pays dont il commençait l'histoire ; car il ne faut pas
confondre l'ancien pagus Dumbensis ou archiprètré de Dombes, avec la prin-
cipauté de ce nom qui n'en fut, à ce qu'il parait, qvi'un démembrement formé
au XV e siècle, quand les ducs de Bourbon acquirent des sires de Beaujeu les
domaines qu'ils possédaient en terre impériale de l'autre côté de la Saône.
Par une erreur, qui n'est peut-être que typographique, M. Jolibois fait re-
monter à l'an 712, époque de la conquête de l'Espagne parles Arabes, leur
arrivée dans la Bresse. La première, invasion des Sarrasins dans notre France
n'eut lieu qu'en 719, et ce ne fut qu'en 72.à qu'ils s'avancèrent jusqu'à la Saône.
   M. Jolibois a été plus heureux, en réfutant M. Bernard qui, dans son mé-
moire sur les Origines du Lyonnais, veut distinguer en deux peuples les Ségu-
siens et les SCbusiens, que nous offrent les variantes des manuscrits de César,
remarquez, Messieurs, que ce dernier auteur, dans une autre dissertation sur
le temple d'Auguste, attribue, sans la moindre hésitation, aux Ségusiaves ou
Ségusieus, un bourg gaulois nouvellement découvert entre la Saône et le Rhône,
sous le nom de Condale ou confluent, ce qui suffit pour expliquer le passage
où César nous dit que ce peuple était le premier qu'on rencontra en fran-
chissant le Rhône, au-dessus et tout près de Lyon bien entendu, comme
le démontre la suite de ses opérations contre les Helvéliens.