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216 NOTICE HISTORIQUE « Le livre aurait la forme de lettres : chacun de nous ferait la sienne qu'il signerait. Communauté parfaite ; pas plus de pa- ges à l'une qu'à l'autre'. . « Tâchez de rassembler en bouquinant des livres curieux sur la Palestine. « Je suis de votre avis : il ne faut pas que ce voyage soit • écourté. Nous le ferons donc le mieux qu'il nous sera possible. » > M. Collombet, par des circonstances indépendantes de sa vo- lonté, ne put faire ce voyage; Audin partit seul avec un neveu, et acheva son œuvre. Hélas ! avant de mourir il demandait à Dieu de lui accorder seulement quatre jours de santé pour met- tre la dernière main à quelques chapitres dont il n'était pas sa- tisfait. Dieu ne l'a pas exaucé; un ami le terminera, et bientôt nous espérons jouir enfin de cette publication posthume. Quel- ques fragments de ce voyage publiés l'année dernière par la Gazette de Lyon nous ont donné déjà une haute idée de cet ouvrage. Nous voudrions parler encore des qualités du cœur de notre ami Audin, nous voudrions pouvoir citer les hommes de vertu et de science qui avaient appris à l'apprécier, mais la liste serait trop grande ; contentons-nous de dire que Mgr. Sibour, archevêque de Paris, avait pour lui une estime toute particu- lière et l'honorait de l'amitié la plus sincère et la plus affectueuse. Nous avons trouvé, dans sa correspondance avec ses amis et sa famille, une lettre que nous ne pouvons nous empêcher de publier : elle donne une juste mesure de ses idées profondes sur l'éducation de la jeunesse, de son esprit de foi et de piété qui de- vient de plus en plus rare parmi les hommes supérieurs. Cette lettre est adressée au seul neveu qu'il laisse dans ce monde. « Paris, ^6 juin 1848. " Mon cher neveu, « Ta lettre m'a fait un vif plaisir, et je me hâte de t'en remercier. « J'ai diverses observations à te faire, observations importantes et que je t'engage à ne pas négliger : il y va de ton avenir.