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SUR J.-M.-V. AUDIN. 215
célèbre écrivain catholique français, Audin. Plus tard, le même
prince le décorait de la croix de Saint-Maurice, le pape le faisait
commandeur de Saint-Sylvestre, le gouvernement français che-
valier de la légion d'honneur, et l'Académie de Lyon s'honorait
en le recevant parmi ses membres correspondants.
Cependant l'activité littéraire d'Audin ne pliait pas sous les
honneurs publics qui venaient de toutes parts embellir sa cou-
ronne. 11 faisait traduire de l'allemand par des amis, et pu-
bliait, avec une introduction de sa main, La Réforme contre
la Réforme, par Hœnighaus; c'est lui encore qui faisait tra-
duire par son beau-frère, M. Alexandre Martin, l'Histoire
de Thomas Morus, par Stapleton, et l'enrichissait d'une bril-
lante préface et de notes pleines d'érudition. Ayant lu un jour les
Juifs de Palestine, par Keith, écrivain protestant, qui, après
avoir voyagé dans la terre sainte, avait publié un volume où il
fait concorder le récit biblique avec les mœurs actuelles de la
Palestine, Audin conçoit le projet de voyager à son tour dans
le même pays ; il veut entraîner avec lui son ami Collombet, en
faire son collaborateur, et s'empresse de lui mander : « Nous
écririons de conserve deux volumes in-8, qui auraient pour titre:
Voyage sur les scènes de la Bible, ou du Nouveau Testament ;
bon titre !... A lire l'ouvrage de Keith, on dirait que la Bible
a été écrite hier : rien n'est changé dans l'aspect des lieux, dans
les habitudes des personnages, dans les coutumes, les supersti-
tions de ces peuples primitifs que Keith a visités. On fait le pain
comme il est dit dans la Bible, on se salue comme autrefois
dans la Bible, on traite les affaires comme autrefois dans
la Bible ! Mêmes fêtes, mêmes repas, etc., C'est cette ressem-
blance des temps et des hommes modernes qu'il faut exa-
miner et saisir après lui.
« Il y aurait du Richard dans notre itinéraire, du Richard
jeté à la fin du 2e vol. Là , les prix de transport, d'auberge,
d'excursions, de guides, etc., ce qui manque à cette sorte d'ou-
vrages. Personne qui veuille aller en Palestine, de peur de dé-
penses énormes; et cependant'un voyage en Orient ne coûte
guère plus qu'un voyage en Allemagne.