Revue du Lyonnais » série 2 - n°2 ( 1851 ) » pp.194

 194               PETITE CHRONIQUE LYONNAISE.
    26. — Mort de Mazard le jeune, qui avait fait un legs à la
 Charité pour marier 33 filles. Ce Mazard et son frère sont fils
 d'un Mazard originaire du village de Sainte-Catherine-sous-Ri-
 verie en Lyonnais. Le père était laboureur, il vint s'établir à
 Lyon pour y faire le métier de chapelier, et fut le premier qui
 vendit des chapeaux fins. Mazard le cadet est mort capitaine
 pennon du quartier du Plat-d'Argent.
    11 Août. — Incendie des fonderies de suif établies sur les
 courtines du Rhône, derrière les Missionnaires de Saint-Joseph.
    17 Octobre. — Le Consulat va à la Croix-Rousse prendre pos-
 session de la terre de Cuires, acquise par la ville, de la marquise
 de Rochebonne.
   Novembre. — Le roi supprime les péages de la porte d'Alin-
 court, de Béchevelin et du pont du Rhône.
   En bâtissant une nouvelle chapelle pour les stations, sur les
ruines de l'ancienne église de Saint-Just, détruite par les Hu-
 guenots en 1562, on a trouvé trois tombeaux antiques avec leurs
inscriptions. Le premier est celui de Flavius Florentius, tribun
militaire. Son squelette s'est trouvé entier couvert de la peau.
On pense que ce tombeau est de l'an 422. Le second est celui
d'Alvalo de Montdor, archevêque de Lyon à la fin du IXe siècle.
Le troisième est celui d'une jeune fille de seize ans appelée
Leucadia, consacrée à Dieu. A cette occasion, le peuple ayant,
par superstition, vénéré ses reliques comme celles des saints, et
sa dévotion ayant été portée jusqu'à croire à de prétendus mi-
racles opérés par ces tombeaux, l'archevêque, M. de Rochebonne,
lance un mandement qui arrête la construction de la chapelle,
en ferme les avenues, et défend au clergé de continuer toutes
cérémonies religieuses, et de recevoir aucune aumône à cet égard.
L'archevêque, endetté de deux à trois cent mille livres, se retire
au séminaire de St-Irénée, pour y vivre économiquement et
payer ses dettes.
                                1737.
  21 Janvier. — M. de Lacroix (L), onéancier de Saint-Just,
  (r) Antoine de'Lacroix, obéancier de Saint-Just, était frère de Jean de