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 192              PETITE CHRONIQUE LYONNAISE.

                               1735.
       8 Janvier. — Passage du maréchal de Coigny, venant d'Italie.
   Il loge chez l'intendant. Faute de canons, il est salué à son ar-
   rivée et à sa sortie de 36 coups de boëte. Chaque coup double
   de boëte équivaut, d'après l'usage, à un coup de canon.
      M. de Villeroy vend à la ville l'hôtel du Gouvernement, la
   somme de cent mille livres, pour y faire une loge du Change et
   y mettre la bibliothèque de M. Aubert.
      La dame Desmarets qui a le privilège de l'opéra situé sur les
   courtines du Rhône, derrière l'Hôtel-de-Ville, donne deux grands
  bals par semaine, au prix de trois livres. On y joue rarement
  la comédie, parce qu'alors il ne s'y trouve que des libertins et
  des filles de joie.
     '.1er mars. — Passage du maréchal de Noailles, se rendant à
  l'armée d'Italie.
      17 avril. — Passage du maréchal de Broglie, qui en revient.
     6 Juin. —Jour de l'élection des Courriers de St-Bonaventure,
  on a nommé quatre Conseillers à la Cour des Monnayes, Mes-
  sieurs Colabaud de Chazelles, Berthaud deLaVaure, de La Roue
  d e Milly et Peysson. On dit qu'ils ne veulent pas accepter cette
 place, attendu qu'elle ne convient pas à des officiers, mais seu-
 lement à des bourgeois. On dit aussi que la Cour des Monnayes
 entre dans cette affaire, pour s'opposer à la nomination : on
 croit qu'elle a été faite à l'instigation du prévôt des Marchands.
 I ^es officiers de la Cour ont publié à cette occasion un Mémoire
 i issez piquant, dans lequel ils prétendent que la confrérie n'est
 ( m'une occasion de débauche. Les courriers élus sont obligés de
 ( lonner 800 livres aux Cordeliers. Ils attaquent donc ces réunions
comme contraires aux ordonnances et arrêts du parlement, et
i l'y voient qu'un faux prétexte de piété et un motif d'intérêt
jpour les moines, lesquels reçoivent la somme de 800 livres, et
i comptent pour quelque chose les débris d'un grand festin. Ce
 mémoire est adressé au Chancelier.
  10 Juillet. — Jour de l'octave du Saint-Sacrement, l'église des
Cordeliers ne fut ni tapissée ni ornée.