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154                       J.-M. AUDIN.
celui qu'Audin doit avoir presque entièrement exécuté, c'était
d'expliquer les usages, les mœurs, la topographie, la langue
de la Bible par l'Évangile surtout, par les usages, les mœurs,
la topographie et la langue de la Judée et de l'Orient.. C'était
un plan assez neuf, et dont l'accomplissement eût été sans doute
de quelque utilité ; ceux qui connaissent un heureux esssai dans
ce genre, les Juifs en Palestine, par quatre missionnaires écos-
sais, comprendront aisément ce qu'il eût été possible de faire
pour les lettres sacrées et les études bibliques. Dans l'espoir
de revoir la Palestine pour la mieux étudier encore, Audin s'était
rendu à Rome où il attendait que sa santé pût se raffermir et
lui permettre de s'embarquer. Il a fallu revenir ; le pauvre voya-
geur n'a pas voulu s'éteindre loin de sa patrie, pas même dans
cette ville éternelle où dorment tant d'illustres morts. C'est à
une faible distance de Lyon, près de Vienne, qu'il a succombé
 dans sa voiture, le 21 février 1851.
    La mort a donc brisé tous les rêves de notre honorable ami.
    Une consolation pour ceux qui lui furent attachés, c'est que
 la mort ne l'a pas surpris à l'improviste. A mesure que les an-
 nées le rapprochaient du terme de la vie, Audin songeait da-
 vantage au départ, et était aussi sincèrement chrétien dans sa
 conduite que dans ses Å“uvres.
   Ce qu'il avait de parents à Lyon n'a pu qu'improviser de
modestes funérailles, auxquelles s'était rendu un petit cercle
d'amis et de connaissances. Du moins, les regrets étaient pro-
fonds, et l'admiration sincère. Nous sera-t-il permis de le dire?
Nous avons regretté que les restes mortels d'un écrivain dont
les travaux ont été si appréciés du clergé et des amis de la
religion, se trouvant déposés à l'église de Saint-Jean, l'autorité
ecclésiastique n'ait pas songé à rien ajouter de son chef aux
cérémonies demandées par la famille.
   En nous bornant à ces, quelques mots, nous croyons.pouvoir
annoncer que M. l'abbé Bez viendra bientôt raconter ici la vie
et apprécier les œuvres, le caractère élevé, le cœur indulgent
et affectueux de notre regrettable ami et compatriote Audin.
                                      F.-Z. COLLOMBET.