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152 J.-M. AUDIN. acquis tout entier aux doctrines et aux intérêts du catholicisme. Connaissant bien la langue allemande, l'anglais et l'italien, il avait l'avantage de pouvoir puiser dans les trésors littéraires des différents peuples, et d'en rapporter pour ses travaux histo- riques d'abondants et précieux matériaux. 11 avait pris pour sujet de ses études la Réforme religieuse du XVIe siècle, et voulait pousser, plus loin qu'il ne i'a pu faire, ses recherches sur cette grande révolution qui a divisé en deux camps l'imposante unité du monde chrétien. Mais il a fait beaucoup, et les quatre monographies qu'il nous a laissées, feront longtemps prononcer et aimer son nom par ceux à qui sont chers les gra- ves intérêts qu'il défend. Le premier de ces quatre ouvrages fut l'Histoire de Luther, cet homme tout à la fois théologien, orateur, poète, satirique, et dont la vie commencée dans les austérités du cloître va se ter- miner dans le foyer domestique, à côté d'une femme et d'un enfant. Le sujet était riche et varié : l'exécution est riche en soi et variée ; l'écrit le plus estimé qui soit sorti de la plume d'Audin. Après le chef de la réformation allemande, arriva celui de la réforme française, Calvin, physionomie sèche et raide, dogma- tiste colère et emporté, qui prêchait, aux lueurs sinistres du bû- cher de Michel Servet, la liberté absolue d'enseigner et de croire. En regard de ces deux réformateurs, Audin plaça bientôt le représentant de l'église d'où sortaient ces deux étranges apôtres, dont les vertus ne ressemblaient guère à celles qu'il faudrait trou- ver dans un révélateur et un messie. Léon X fut le sujet de cette troisième monographie de l'habile écrivain. Même après l'ouvrage érudit de Roscoe, notre compatriote sût être intéressant et neuf, dans cette histoire d'un règne de huit ans, dans cette vie d'un pontife qui a donné son nom à son siècle, mais qui a été tant de fois calomnié. L'histoire de Léon X, pour laquelle Audin avait, à diverses reprises, visité l'Italie, et où se trouvent réunis ces nombreux et resplendissants artistes et poètes italiens du XVIe siècle, était son œuvre de prédilection, ce que nous comprenons à certains égards, malgré les caprices du succès qui ne lui est pas venu aussi facilement qu'aux deux précédentes histoires.