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SUR J . - J . - P . GAY. 133 tique, habile à saisir toutes les occasions de nuire, ne laissa pas échapper celle-ci. Elle s'acharna avec la même avidité sur les façades de Bellecour, qu'on ne manqua pas d'attribuer à notre architecte. Cependant le projet est de M. Thibière ; il obtint le prix au concours, sous la condition de supprimer les portiques dont il avait décoré le rez-de-chaussée. M. Thibière se refusa constamment à faire cette rectification, et M. deSathonnay donna l'ordre à l'architecte de la ville d'opérer ce changement, et de dessiner tous les détails nécessaires à la construction de ces bâ- timents, détails réclamés depuis longtemps par les constructeurs, et que M. Thibière s'obstinait à refuser. C'est à cause de ce travail que M. Gay passa et passe encore pour être l'auteur d'un monument qui, malgré quelques imperfections, est néanmoins très-supérieur aux anciennes façades, soit par la richesse des pilastres corinthiens qui le décorent, soit par la pureté des pro- fils et des ornements. Un ouvrage d'un autre genre qui fait honneur au talent de M. Gay c'est le musée de Saint-Pierre, sa distribution qu'il a fallu trouver dans les cellules d'un couvent, la décoration des plafonds et du pavé, les meubles qui renferment les antiquités et les médailles, tous les moindres détails attestent, sans con- tredit, le bon goût de leur auteur (1). Nous ne devons pas oublier une discussion qui s'établit entre M. Delandine, bibliothécaire de la ville, et le jeune professeur, lors de son arrivée à Lyon. On venait de découvrir, auprès de l'église d'Ainay, une mosaïque représentant les jeux du cirque chez les Romains .- un article de journal à ce sujet donna lieu à une polémique assez piquante, dans laquelle le professeur, peut-être à cause de son âge, eut les rieurs de son côté. Cepen- dant le bibliothécaire, homme d'esprit et d'un bon esprit, n'eut dans la suite avec son antagoniste que des relations bienveillan- tes. Ceci ne doit point surprendre ; ardent et passionné, Gay (i) M. Gay fut, en 1807, un des fondateurs du Cercle littéraire de Lyon et un des premiers présidents de cette Compagnie savante, qui a changé son titre en celui de Société littéraire.