Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
126                           DE LA VÉRITÉ
    8° Que Millin, en 1804, regardait la tradition de la grotte de
Montpellier comme une supercherie du concierge, qui y enfouis-
sait des ossements pour les vendre aux voyageurs anglais (1).
    Ainsi, nous ne croyons pas que M. Pierquin de Gembloux
puisse répondre sérieusement aux raisons de son adversaire. La
continuation de ce débat ne servirait qu'à répandre davantage
l'écrit de M. de Terrebasse, et à détruire de fond en comble
dans l'esprit de tous une tradition qui ne mérite pas la moin-
dre confiance.
    Nous dirons, en terminant, qu'Young n'aurait jamais pu se
trouver dans la nécessité de creuser une fosse pour sa fille dans
le jardin botanique de Montpellier, attendu que, puisqu'il exis-
tait, à cette époque, un cimetière pour les protestants à Paris
et à Lyon, il est impossible qu'il n'en ait pas existé un à Mont-
pellier, où ceux de la religion réformée étaient en si grand nom-
bre, et que si réellement une fille d'Young était morte dans
cette ville, ses restes eussent été bien plus convenablement pla-
cés dans un lieu consacré à la sépulture de ceux de sa secte,
que dans un jardin où de nouvelles plantations auraient pu les
disperser. Quelques recherches dans les archives de Mont-
pellier auraient éclairci tout cela, mais le merveilleux a tant
d'attraits qu'on préfère s'y abandonner plutôt que de s'enquérir
de la vérité.
   Quant à la souscription proposée par M. Pierquin de Gembloux
pour élever un tombeau à la prétendue Narcissa, nous lui con-
seillons d'y renoncer. Les habitants de Montpellier ne pousse-
ront pas la bonhomie jusqu'à élever un monument à une jeune
fille dont l'existence n'est qu'une fiction poétique, imaginée par
son prétendu père, pour accuser les catholiques français de la
plus odieuse intolérance.

   (i) Il y a une vingtaine d'années que M. B., peintre français, visitant le
champ de bataille d'Aboukir, acheta d'un Arabe quelques ossements, restes
d« nos compatriotes morts au champ d'honneur. M. B., de retour à Paris,
montrait ces reliques à quelques personnes, parmi lesquelles se trouvait un
chirurgien qui, en les examinant attentivement, les reconnut pour être des os
de mouton...