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11LLETIN MONUMENTAL ques qu'on ne trouve pas à Paris?—De ce que j'ai blâmé certaines manifestations artistiques, la malheureuse présence de toitures ridicules, est-ce à dire pour cela que le goût lyonnais soit déci- dément en péril? — Non, à coup sûr, non. Malgré la rue Centrale, le vieux bon sens lyonnais, l'esprit saint de la famille, de la commune, planent encore et planeront toujours sur la grande cité prédestinée, sur la seconde ville éter- nelle du monde, d'où partira le signal de toutes les régénérations. Que l'on s'y tienne en garde contre l'abus du gothique, et si l'on s'obstine à en reproduire a priori les formes, de grâce qu'on ne choisisse pas cette période de l'art rachitique, granuleuse, chargée et scrophuleuse, où les profils ressemblent à des stalac- tites, où l'ornementation n'est plus que débauche et désordre : j'ai nommé la fin du XVe siècle. — L'art qu'on appelle d'un so- briquet, l'art rococo est cent fois préférable à cet art dégénéré et hideux. A Lyon, l'architecture ne doit rien faire d'oiseux, d'in- tempestif, d'ampoulé. La ville de Lyon, cette capitale en disponibilité, si solennelle dans tous ses aspects, si ferme dans ses profils, avec ses mai- sons cyclopéennes, ses matériaux égyptiens et étrusques, la variété de ses horizons, ses édifices publics si énergiquement vertébrés, la ville de Lyon semble grandir l'homme, et déve- lopper en lui le sentiment de sa dignité, tandis que Paris le dé- prime et le rapetisse. Quelle valeur spécifique, quelle densité dans tous ces monuments, quels contrastes ! il en est du Lyon ma- tériel, comme du Lyon moral, c'est la ville des extrêmes ! Respectable même dans ses préjugés, la cité de Lyon est la plus imposante que je connaisse, elle est encore plus pittoresque que Rome, sur les rives de la Saône, dans cette vallée de quais qui encadre la douce et poétique rivière. En revenant de Londres même, Lyon m'a semblé plus beau, plus majestueux encore. Quant à Paris, si on y arrive en quittant directement la cité lyonnaise, il paraît essentiellement petite ville, je l'ai déjà dit et je le répète. Je profiterai de ce bulletin pour rappeler que le successeur du célèbre Lesourd, le Sr Paillet, justifie la confiance qu'il avait