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                         DE LA VILLE DE LYON.                          117
  tistique et matérielle de la ville de Lyon, justement à la moitié
  du XIXe siècle. — L'année 1850 est une date, un point de dé-
  part normal. — Notre travail, un jour, pourra servir d'auxiliaire
  aux historiens de la cité.
     Si quelques essais malheureux, si quelques épreuves d'ar-
  chitecture baroque se sont produits fortuitement et accidentel-
  lement à Lyon, l'art lyonnais, en somme, a pris un essor di-
 gne de la seconde capitale. Et pourrait-il en être autrement
  dans la cité du culte par excellence, à l'ombre de l'apostolique
 et sainte église de Lyon, qui, malgré les innovations qu'elle dé-
 plore, les violences qu'elle subit, n'en est pas moins encore celle
 de l'univers dont le cérémonial, les usages offrent le caractère
 le plus auguste, qui porte, dans la célébration des saints mystè-
 res, le plus inimitable sceau d'austère majesté et de convenance ?
 Pourrait-il en être autrement dans cette cité où dominent le sen-
 timent religieux et le sentiment du beau moral et idéal, où un
 clergé à part, le clergé le plus sérieux, le plus dogmatique, le
 plus charitable du monde, pépinière d'évêques, de missionnai-
 res, de gloires ecclésiastiques, a conservé le nerf de son antique
 discipline, et au goût exalté, réfléchi de l'art, associe celui des
études fortes et le plus exemplaire amour de ses devoirs ?—L'art
pourrait-il chanceler, dans cette ville d'expositions, de galeries,
de musées, de statues, de souvenirs, de grands hommes, de mo-
numents de tous les âges, où une foule de bibliothèques popu-
laires, comme celle de Notre-Dame-de-Grâce de Saint-Nizier, la
bibliothèque catholique des Bons-Livres, les bibliothèques pa-
roissiales de Saint-Pierre et de Saint-Louis (1), versent l'amour
du beau et du bon, continuellement, dans les couches les plus
inférieures du peuple lyonnais ; dans cette ville dont la Société
des amis des arts est la plus florissante de la République; où est
née et où vit l'admirable institution de la Propagation de la Foi ;
où les architectes ont, en général, une science ecclésiastique, des
idées graves, une foi, une conscience, des préoccupations liturgi-


  (i) Cette bibliothèque a été fondée par Marie-Apollon Déplace, qui a lé-
gué à la paroisse ses propres livres pour la former,