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DE LA VILLE DE LYON. 115 convienne à nos radieux paysages, à nos vieilles habitudes oculaires. Vous aurez beau appeler du nom de caserne la vaste maison de M. Poncet, dans la rue centrale, je la trouve la plus sage, la plus intelligible de toutes, d'une proiilation sobre, mais harmo- nieuse, correcte et ferme, elle satisfait l'œil par ses conditions modérées de hauteur et par ses proportions. C'est dans la rue Centrale que va s'étaler cette pompe lyonnaise des magasins de nouveautés, si supérieure au clinquant parisien. Quand à Lyon on fait du luxe, c'est du luxe riche, solide, du luxe de marbre, de bronze et d'or. Ici, ou l'on se contente de la petite boutique obscure, où le fond est tout, où l'apparence n'est rien, ou bien l'on va chercher en Orient l'exemple de la splen- deur pour ses bazars. La grande maison de la place de la Miséricorde est une des plus belles qu'ait amenées l'immense mouvement de constructions nou- velles qui s'opère à Lyon. Mais, pourquoi de grâce l'avoir couverte en tuiles à crochet (tuiles plates) ? Est-ce pour faire du baroque, du bizarre, ou pour faire croire à l'étranger que la ville de Lyon se trouve sous le même degré de latitude que celle de Lille? Aux Brotteaux, un quai majestueux s'élève entre les Ponts Morand et de la Guillotière ; de nouvelles demeures magnifiques surgissent dans la rue Boissac, dans la rue de Bourbon. La vaste place formée par la destruction de la Boucherie des Terreaux n'of- fre plus qu'un imperceptible espace en construction, au milieu de cette ichnographie africaine, de ces courbes et contre-courbes d'un plan fâcheux adopté par la cité , qui aurait pu , sur cette zone, par une percée, réaliser une beauté unique, inconnue à Londres, à Rome, à Paris et à Berlin. Un temps assez long s'étant écoulé entre la publication de la première partie de ce travail et celle de la seconde, je dois si- gnaler ici la pose d'un vitrail peint à Saint-Bonaventure ^'En- sevelissement du Christ ) , page bien trouvée dont M. Roux a rendu un compte détaillé ; celle d'un remarquable groupe en marbre, par M. Fabisch (Jésus chez Marthe et Marie), dans l'église du Grand-Hôtel-Dieu; la restauration de l'Hôtel-de-Ville