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            A M. VICTOR DE LAPRADE.
La Naïade qui pleure en sa conque de marbre;
L'hyssope qui fleurit sur les pieds du grand arbre,
              Plein de nids et de voix ;
L'aigle, nageur sublime, épris des larges voûtes;
Les gais oiseaux perchés sur le buisson des routes ;
               Le passereau des toits :


Tous ont des chants cachés que le vulgaire nie,
Des chants mystérieux dont tu sens l'harmonie
               Dans ton cœur inspiré,
Car un dieu t'a donné la lyre intérieure,
Cette lyre qui vibre à tout vent qui l'effleure,
               0 poète sacré.


Donc, pour toi la nature a quitté ses longs voiles •.
Le sillon te connaît; tu connais les étoiles,
               Ces pâles sœurs du jour;
Le lac est tout joyeux quand il te désaltère ;
Et de toutes ces voix qui t'appellent : mon frère,
               Chacune dit : amour.


C'est ainsi que, buvant aux mamelles des choses,
Philosophe rêveur, tu remontes aux causes,
               Et ne vois pas le mal ;
Et, qu'écoutant parler la terre maternelle,
Dans les mille profils de sa face éternelle
               Tu trouves l'idéal.

                            SCIPION DONCIEUX.