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82                                  BIOGRAPHIE

de la rédaction du décret de comparution lancé contre les généraux de Lapoype
et Bonaparte, et comprenant toute l'imminence et toute la gravité du danger
qui menaçait son ami, si le décret de la Convention était exécuté selon la
sévérité rigoureuse de ces termes, eut le courage, et il en fallait beaucoup,
car il n'y allait rien moins pour lui que de la vie, de substituer aux mots
sont traduits ceux boni mandés ; cette substitution sauva probablement la vie
du général. Au lieu d'être arrêté à Marseille et conduit à Paris comme un
criminel politique, dont le sort n'aurait pu être douteux à cette époque d'exé-
cution sanglantes, il se rendit à la capitale en toute liberté. Les explications
qu'il fournit à la Convention fuient si loyalement présentées, et parurent
si concluantes, que cette dernière non seulement le releva de l'accusation
formulée contre lui, mais l'admit encore aux honneurs de la séance.
  Le général de Lapoype fut peu de temps après gouverneur de la ville de
Lyon, et destitué par le Comité de Salut public.
     Le Directoire le remit en activité, et le Consulat se hâta, aussitôt après son
avènement au pouvoir, d'utiliser les services d'un officier général qui avait
donné, dans tant d'occasions, des preuves éclatantes de sa capacité et de sa
bravoure.
     En 1 7 9 9 , il l'envoya à l'armée d'Italie ; ce fut lui qui, après le traité de
Léoben, remplaça le général Dessoles dans la Ligurie. Sa conduite, à cette
époque de sa carrière militaire, fut digne des plus grands éloges. Le gouver-
nement consulaire lui en exprima publiquement sa satisfaction. Grâces aux
sages et prudentes mesures qu'il avait prises, grâces surtout à cet esprit de
justice et de conciliation qu'il savait si bien apporter dans tous les actes de
sa vie militaire et politique, il parvint, non sans peine cependant, à maintenir
une harmonie parfaite entre les Français et le gouvernement de Gênes. Il
était en effet bien difficile de faire vivre en bonne et parfaite intelligence les
vainqueurs avec le gouvernement vaincu. Si justes et si bons que soient les
vainqueurs, il y a, dans le fait même qui a donné le pouvoir à ces derniers,
quelque     chose   d'humiliant pour le vaincu qui blesse profondément son
amour-propre, qui révolte ses instincts de nationalité, et lui fait considérer
et traiter comme des ennemis ceux que la supériorité des armes a rendu les
maîtres et les arbitres souverains de ses destinées.
     En i S o o , il fit une expédition dans les montagnes de la Ligurie : cette expé-
dition fut marquée par des succès. A son retour, il joiguit, avec sa division,
l'armée de réserve, et vint, après la bataille de Marengo, opérer le blocus
de la ville de Mantoue.
     Commandant, en 1802, de la 12 e division militaire à Nantes, il fut l'un
des premiers généraux désignés pour faire partie de la malheureuse expédi-