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                 RÉCEMMENT IMPRIMÉS Â LYON.                     75

 Brou. — L'exécution typographique de ces deux ouvrages, atteste
 le goût et l'habileté de M. Louis Perrin.
    Bien que le Journal de Naconne, imprimé il y a quelques an-
 nées, ne rentre pas dans la catégorie des publications récentes
 faites à Lyon, je crois devoir en dire un mot ici, ne fut-ce que
 pour constater son état civil. Le Journal de Naconne est une œu-
vre inédite de Berchoux, l'auteur du joli et innocent poème de
la Gastronomie. Ce journal dont la publicité ne dépassa pas le
cercle de quelques personnes qui, sous le Directoire, se réunis-
saient avec Berchoux, dans un château de Saint-Symphorien-
en-Laye, fut recueilli par un des membres de cette société, mort
il y a quelques mois seulement, plein d'années et de vertus.
C'est lui qui voulut bien me communiquer la copie qu'il avait
prise du journal que Berchoux avait inventé pour distraire la
réunion de Saint-Symphorin-en-Laye des alarmantes nouvelles
que lui apportaient les journaux de Paris. L'authenticité du
Journal de Naconne ne saurait donc être douteuse, malgré l'in-
sinuation du Journal de la librairie, à l'apparition de cet opus-
cule. Le Journal de Naconne est une critique mordante, spirituelle,
et rabelaisienne, des ridicules, des travers et des âneries révolu-
tionnaires, ce qui n'a pas empêché les uns et les autres de se
perpétuer et d'arriver jusqu'à nous, revus, mais non corrigés et
considérablement augmentés.
   J'éprouve un grand embarras pour citer une brochurette que
les conditions de sa publication font rentrer dans le cadre de
cet article. Je ne m'imaginais pas qu'en plein XIXe siècle il fut
encore possible de trouver matière à discourir sur un sujet qu'il-
lustra l'énigme du Mercure galant, ou certain chapitre bien
connu de Pantagruel. L'auteur de la dissertation dont j'ai cité
le titre innocent et pastoral, m'a prouvé que je me trompais.
Je suppose que par cette petite débauche d'esprit, il aura voulu
démontrer, par un argument sans réplique, qu'il connaît l'art des
contrastes et qu'il est capable de s'occuper d'autre chose que
de musique, de poésie et de beaux-arts, qu'il cultive avec goût
et dont il sait parler avec élévation et sentiment. Le contraste,
à vrai dire, est un peu fort ; mais pour ne pas trop le faire sen~