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TRÉVOUX. 59
Le charmant hôpital de Trévoux est un monument de la mu-
nificence de Mademoiselle, princesse de Dombes. Il y avait, avant
1789, dans cette ville, un grenier à sel, une chapelle de Pénitents,
un monastère du tiers-ordre de Saint-François, un couvent d'Ur-
sulines, et une communauté de Carmélites.
Le parlement de Dombes, établi, en 1523, par François Ier,
fut transféré à Trévoux, en 1696, par Louis-Auguste de Bour-
bon, prince souverain de Dombes, qui fit bâtir un prétoire, et
établit une imprimerie renommée dans sa capitale. Le parlement
de Dombes, après l'absorption de la principauté, fut réuni au par-
lement de Bourgogne, séant à Dijon.
La première édition du Dictionnaire universel de Trévoux
est sortie, dans cette ville, des presses de Louis-Auguste de
Bourbon. Les Jésuites de Lyon concoururent à la fortune de
cette imprimerie, en s'en servant de 1701 Ã 1730, pour la publi-
cation du Journal de Trévoux.
IL
La petite cité de Trévoux est la seule de France qui nous re-
présente, en plein XIXe siècle, la capitale d'un état indépendant,
réuni, il y a cent années seulement, à la nationalité commune ;
ayant eu, comme Dijon, un chapitre, un gouverneur, un parle-
ment, un hôtel des monnaies (1) qui, il est vrai, cessa de fonc-
tionner sous Louis XIV, et ayant renfermé dans son sein les hô-
tels, résidences temporaires ou très-habituelles de tous les sei-
gneurs de la contrée. La principauté de Dpmbes, c'était, en
France, ce qu'est à l'Italie, et particulièrement aux Etats Sardes,
aujourd'hui encore, la principauté de Monaco. — Malheureuse-
ment pour Trévoux, ses souverains n'y résidaient pas. S'ils y
avaient séjourné, la ville se serait accrue, embellie; elle aurait
prospéré aux portes de Lyon, comme la petite capitale de Bie-
brich (duché de Nassau), à l'ombre de Mayence. Les princes de
Dombes auraient, par leur présence au milieu de ces paisibles
(i) Cet atelier monétaire devait son origine aux sires de Viilars.