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34                        MONOGRAPHIE
ou non, des principaux de la Gaule-Chevelue [prîmores Galliœ).
Tous les points controversés de l'histoire de Lugdunum au temps
de l'empereur Claude sont renfermés dans les paroles de Tacite,
il n'y a rien au-delà.
   La réponse de Claude aux véhémentes objections des séna-
teurs nous est parvenue de deux manières, par les Annales de
Tacite et par la table de bronze. Elle n'est pas identique, bien
que le fond soit le même. Avant de reproduire les textes, de les
comparer et de les commenter, il est bon d'en faire une analyse
succincte, on comprendra mieux l'orateur impérial.
   Dans Tacite, Claude, d'origine sabine, parle de ses ancêtres
dont le premier, Clausus, fut admis le même jour et dans la cité
romaine et dans une famille patricienne. Il cite par leurs noms
de famille les sénateurs qu'ont donnés les provinces, et rappelle
que lorsque les limites de l'empire eurent franchi les Alpes, le
nom romain s'est associé non des hommes isolés mais des na-
tions et des contrées entières. Il fallait remédier à l'épuisement
de l'empire ; Rome s'est incorporé les hommes les plus vaillants
des provinces. Si Athènes et Lacédémone ont péri, c'est qu'elles
out repoussé les vaincus comme des étrangers, mais Romulus
suivit une autre politique. Des étrangers ont régné dans Rome,
et fréquemment des magistratures ont été conférées à des fils
d'affranchis. Mais les Sénonais ont fait la guerre aux Romains.
Ce fut pendant peu de temps, et, depuis lors, la paix avec eux a
été solide et durable. Que les Gaulois déjà unis à Rome, par leurs
mœurs, leurs alliances, lui apportent leur or et leurs richesses,
plutôt que d'en jouir seul : tout ce qui parait le plus ancien a
été nouveau autrefois. On voit par cette analyse de ce dis-
cours , combien la pensée de Claude est logique et habile. Elle
combat les préventions, et s'appuie constamment d'exemples.
   Mais la véritable parole de l'empereur, celle qui fut réellement
prononcée et que le bronze a fait parvenir jusqu'à nos jours n'a
pas les mêmes caractères ; elle est prolixe, incorrecte, vagabonde
et non moins dépouillée d'art que de grâces. On sait que le com-
mencement du discours nous manque : dans ce qui reste, Claude
invite les Pères Conscrits à ne point se révolter contre la pro-