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30 MONOGRAPHIE HISTORIQUE Sur l'étymologie de la Saône , M. de Belloguet ne serait pas encore d'accord avec Ammien Marcellin qui nous ap- prend assez formellement le nom celtique de cette rivière, avant la dénomination adoptée par les Romains : Arar quant Sanconam vocant. De ce précieux document, sainement in- terprêté, on doit induire que si l'un des deux anciens noms de la Saône doit être attribué aux Celtes, c'est celui de San- cona, d'où vient sa dénomination actuelle. L'Arar, appella- tion adoptée par les Romains, peut être dérivé du latin aussi bien que du celtique. Que les vainqueurs aient emprunté aux indigènes le mot qui désignait la lenteur remarquable de cette belle rivière, ou qu'ils l'aient puisé dans le latin pour la comparer au sillon lentement creusé par la charrue, c'est une question douteuse, importante seulement pour ceux qui cherchent, dans l'étude des langues, les racines de leur for- mation. En résumé, sur toutes ces étymologies grecques, dont il est si facile d'abuser, la sentence d'Adrien de Valois est d'une bonne application. Il est plus naturel d'attribuer aux Gaulois, préférablement aux Grecs, les étymologies de la Gaule, et pour en déduire des conséquences historiques, graves, il fau» 'autres données que des analogies de mois. PAUL GUILLEMOT.