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18                 MONOGRAPHIE HISTORIQUE

   Cette opinion est assurément vraisemblable; autrement
ce serait une coïncidence étrange que les deux monastères
fondés par Amand, à une si grande distance, eussent la
même dénomination locale lors de leur fondation. Il faudrait
au moins, dans celte hypothèse, admettre , pour la rendre
moins improbable, qu1 Amand, à la recherche d'une solitude,
s'est arrêté dans la vallée de Nantua , à cause de la confor-
mité d'un nom qui lui rappelait un si cher souvenir. La sup-
position la plus probable sur ce point est donc que la région
d'Helnon a reçu son nom d'Amand, en mémoire du monas-
tère qu'il avait fondé en Flandre, circonstance que les rédac-
teurs de la légende, écrite après plusieurs siècles, ignoraient
sans doute. Au surplus, cette légende , très-respectable pour
sa haute antiquité et son caractère religieux, n'est point à
l'abri de la critique historique sur certains détails inexacts
qu'elle peut renfermer. Comme toutes les légendes sembla-
bles, écrites par des.moines peu érudits et crédules, exaltés
par l'esprit religieux, celte légende, avec son fonds de vérité,
est un document précieux, mais sauf examen et discussion.
Cette appréciation critique, je me propose de la faire dans
un chapitre spécial; je reviens aux vestiges celtiques.
   J'ai parlé d'un indice non équivoque de la religion drui-
dique dans le Bugey, en signalant le torrent de Brébon ou
les eaux brébonnes de Saint-Rambert. La légende de saint
Domitien nous apprend que ce patricien, sorti de Rome vers
lafinde l'Empire, en 425, accompagné de quelques religieux,
vint dans le Bugey, sur l'indication d'Eucher, évêque de
Lyon, et s'établit dans la vallée de l'Albarine , près du tor-
rent de Brébon , dont l'antique dénomination révèle en ce
lieu le culte druidique. C'est là, sur l'emplacement même du
monastère de Domitien, que fut découvert, avec de nom-
breux débris d'antiquilés romaines, décrits par feu Leymarie,
l'autel votif consacré aux dieux Cabires parCamulia Attica.