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                        DU BUGEY.                        13

en considération et discutés. Pourquoi, en effet, le haut Bu-
gey, jadis occupés par les Celtes de la Séquanie ne renfer-
merait-il pas des monuments de cette sorte, lorsque la Sé-
quanie en paraît posséder plusieurs d'un caractère incontes-
table ? Sans prendre pour pierre druidique, tout bloc de
rocher debout ou gisant sur les flancs des montagnes, il faut
néanmoins admettre les signes probables de ces antiques consé-
crations, mais avec une prudente réserve, puisque ces pierres
sont brutes, non taillées et façonnées de la main des hommes
et qu'elles sont attribuées à un peuple qui n'a pas laissé de
documents écrits. Entre les assertions enthousiastes et les
dénégations systématiques, il est sage d'examiner avec im-
partialité pour arriver à une juste appréciation de ces monu-
ments qui, du reste, peuvent être jugés par analogie, en
les comparant à ceux d'un caractère incontesté , disséminés
dans d'autres provinces. Quoique grossières , ces pierres
monumentales appartiennent à un peuple moins barbare
qu'on ne le suppose généralement. La philosophie des Celles
avait pour base une morale d'un ordre élevé ; leurs prêtres
enseignaient le principe de la fraternité humaine et de l'im-
mortalité de l'âme. La Grèce reçut d'eux ces idées généreu-
ses et sublimes. Aristote nous en rend un double témoignage:
Philosophiam a Celtorum Semnotheis initium cœpisse et Gal-
lium Grœciœ fuisse magistram.
   Dans le Haut-Bugey , deux blocs de rocher , décrits par
M. Monnier, sembleraient avoir été des pierres celtiques, l'un
surtout, si l'on s'en rapporte à la tradition locale., La pierre
qui vire, de la grosseur et de la forme d'une meule de mou-
lin, était sur la montagne de Saint-Jacques, près de Dortans,
vers le confluent de l'Ain et de la Bienne. Les habitats ra-
content que cette pierre , posée en équilibre sur une autre
pierre, tournait tous les ans, à minuit de Noël.
   Au commencement du siècle, cette pierre a été déplacée et