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•H 488 DES LIMITES on réconcilie l'optimisme avec sa perfection infinie. Sans doute, Dieu peut toujours donner au monde un plus grand degré de perfection , comme l'objectent les plus subtils adversaires de l'optimisme. Mais nous n'éprouvons aucun embarras à leur ré- pondre avec l'idée de la perfectibilité indéfinie. Car nous disons : non seulement il le peut, mais il le fera ; non seulement il le fera, mais il l'a fait, en comprenant de toute éternité, comme en- châssés les uns dans les autres, tous les degrés possibles de perfectionnement, dans ce plan du monde le meilleur qu'il a choisi entre tous pour le faire passer à l'existence. Le meilleur « des mondes est nécessairement, comme l'a dit Leibnitz , un monde allant sans cesse du mieux au mieux, et il faut ou re- noncer à l'optimisme et à la perfection infinie de Dieu, ou ad- mettre une perfectibilité indéfinie de l'univers. Ainsi, le progrès sans fin nous apparaît comme la condition et la loi nécessaire de la création tout entière, et comme la seule réponse à toutes les objections contre la divine Providence, tirées des imperfections et des misères que l'expérience nous découvre dans l'humanité et dans ce monde. Mais, ce qui est vrai de l'ensemble des êtres ne sera pas vrai d'un être en particulier, d'un être borné dans le temps et dans l'espace; et, de ce perfectionnement sans limites de l'univers, il ne faut pas conclure à un perfectionnement sans limites de l'homme sur cette terre. Dans l'ensemble des êtres, l'homme n'est qu'un détail ; dans la série des existences qu'il peut être appelé à parcourir, l'homme terrestre n'est qu'un moment : com- ment donc prétendrait - il à une perfectibilité illimitée ? Pour n'avoir pas fait cette distinction du progrès par rapport à l'uni- vers, et du progrès par rapport à l'homme, quelques philosophes se sont égarés dans les rêves les plus insensés sur l'avenir de l'humanité. Qui ne connaît, par exemple, le rêve ridicule de Condorcet sur une extension progressive sans limites de la du- rée de la vie humaine ? 11 ne se borne pas à cette espérance rai- sonnable, qu'un nombre d'hommes de plus en plus grand pourra atteindre les limites extrêmes de la durée de la vie humaine, il s'abuse au point de croire que ces limites reculeront indéfini-