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                   DE LA TABLE DE CLAUDE.                     463
jus adepti sunt. » Quoique fort claires, ces paroles ont cepen-
dant fourni le texte d'une controverse ; Tacite a-t-il voulu dire :
 « Un sénatus-consulte fut rendu sur le discours du prince, et
les Eduens reçurent les premiers le droit d'entrer dans le sé-
nat. » Le mot primi a-t-il une autre signification, et faut-il le
traduire ainsi : le droit aux honneurs fut accordé aux premiers
des Eduens, et non aux autres personnages principaux de la
Gaule chevelue qui l'obtinrent plus tard? Ne peut-on encore
l'entendre ainsi : tous les premiers de la Gaule Chevelue, mais
d'abord les Eduens, obtinrent le droit aux honneurs ? Cette der-
nière interprétation sourit à M. Zell. « Dans son discours au sé-
nat, le prince réclama le droit aux honneurs, non pour les seuls
Eduens, mais pour les personnages principaux de la Gaule Che-
velue. Nulle part Tacite ne dit ou ne donne à entendre que le
sénatus-consulte décida quelque chose en opposition au discours
de l'empereur. On énuméràit, dans le sénatus-consulte, ceux des
principaux de la Gaule Chevelue, et celles des villes qui, ayant
obtenu déjà le droit de cité, mais ne possédant pas le droit aux
honneurs, cumuleraient désormais ces deux droits. Les Eduens
furent nommés les premiers, en raison de l'ancienneté de leur
traité et de la dignité de leur nation. » Telle est l'opinion de
M. Zell. Les plus estimés des traducteurs de Tacite en français
entendent le mot primi d'une autre manière : Tacite n'a point
parlé des principaux des Eduens, il a dit simplement : le droit
d'entrer dans le sénat fut conféré d'abord aux Eduens, ou, en
d'autres termes, les Eduens obtinrent les premiers le droit d'en-
trer dans le sénat.
   L'empereur Claude gagna complètement sa cause ; grâces à
lui, les principaux de la Gaule Chevelue , et, parmi eux, les
Eduens, les premiers, obtinrent cette prérogative qu'ils ambition-
naient si fort, le droit aux honneurs, qui conduisait à la dignité
sénatoriale. C'était une émancipation complète, et la Gaule Che-
velue n'avait plus rien à envier à la Gaule narbonnaise. Tacite
ne cite que les Eduens ; il est question positivement des habi-
tants de Lugdunum, dans le discours de la table de bronze : j'ai
indiqué et commenté autre part cette différence. Le service rendu