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DE LA TABLE BE CLAUDE. 377 avait de deux sortes : ceux-là étaient brefs, et désignaient seu- lement en quelques paroles les principaux sujets qu'allait trai- ter et développer le sénatus-consulte ; ceux-ci étaient longs, raisonnes comme un plaidoyer, faisaient connaître les motifs de la loi demandée, et étaient accompagnés d'un sénatus-con- sulte fort concis : c'est à cette classe de discours impériaux que doit être rapporté celui de Claude en faveur des Gaulois. Si le discours était une loi générale, on conservait le bronze à Rome ; s'il n'intéressait qu'une colonie ou une ville municipe, la table était envoyée à cette ville municipe ou à cette colonie, et Rome n'en gardait pas toujours copie. C'est ce qui eut lieu au sujet de la question gauloise, débattue par Claude. Elle intéressait la Gaule chevelue ; on plaça la table de bronze non dans Rome, mais chez les Gaulois. Il est probable qu'il y en eut plusieurs exemplaires : un pour Lugdunum, un autre pour la capitale des Eduens, seule nommée dans le sénatus-consulte qui suivait le discours du prince. Toutes les villes principales de la Gaule chevelue dont l'empereur venait d'émanciper les décurions et les plus importants citoyens, durent tenir à . posséder le monu- ment qui leur accordait les plus désirés des droits politiques. Pourquoi Lugdunum aurait-il eu seul ce privilège ? Sa qualité de métropole des Gaules eût-elle été une raison suffisante , et Bibracte n'avait-il pas un titre plus légitime encore à la pos- session du discours impérial ? La reconnaissance des Gaulois si bien traités par Claude n'a donc été vraisemblablement pour rien dans l'érection de la table de bronze ; on fit à Lugdunum ce qu'on faisait autre part. L'exposition de ces inscriptions métalliques dans un lieu fréquenté était le mode officiel de publicité qu'on employait alors pour les lois et pour les actes administratifs ; à ce titre, la gravure sur bronze du discours de Claude ne fut que l'accomplissement, à Lugdunum, d'une mesure adoptée pour tout l'Empire (1). (i) Consultez, sur l'usage chez les anciens de graver sur pierre ou sur bronze, les lois et les discours des princes, les ouvrages suivants : L*HA (Pieti-o d!) ïavola alimentaria Velejnte detta Trajana restituita alla sua vera 24*