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362                       MONOGRAPHIE
n'a le caractère de cette Monographie ; elle est une copie littérale
du bronze, et non une traduction. Le savant livre de Mazzochi
donne les tables d'Héraclée par le procédé, assez généralement
infidèle et toujours fort peu satisfaisant, delà réduction,- on n'a
pas fait autrement soit en Italie, soit en Allemagne ; il n'y a
pas de fac-similé dans le livre de Lama sur la table de Véleja.
Comme les dimensions des lettres, dans le bronze lyonnais,
n'étaient pas très-considérables, il y avait possibilité de les ren-
dre sans la moindre altération, en partageant chacune des deux
colonnes en trois grandes planches : cette pensée a été comprise
et bien exécutée parle graveur, M. DECHAUD, et par l'impri-
meur, M. Louis PERRIN.
   Avant d'examiner le sens du discours de l'empereur Claude,
il convient de faire l'histoire du monument qui l'a restitué,

                                 I.

   § I. Vers la findu XVe siècle, probablement en 1470, un im-
primeur, Vindelin Spire, publia, à Venise, la première édition
des œuvres de Tacite, retrouvées depuis quelques années. On ne
possédait qu'un très-petit nombre de manuscrits, tous en mau-
vais état, des ouvrages du plus célèbre des historiens latins ; le
pape Léon X paya cinq cents écus celui que le receveur Archim-
bold avait découvert en Westphalie. Les premiers livres des An-
nales ne devinrent publics qu'en 1515.
   11 y avait, dans le XIe livre des Annales, une page bien impor-
tante pour l'histoire des Gaulois : c'était un discours del'empereur
Claude au sénat, en faveur de ce peuple. Né à Lugdunum, Tiberius
Claudius sollicitait pour ses compatriotes le droit aux honneurs
et tous les privilèges des citoyens romains. Jusqu'au xvie siècle,
personne, à Lyon, ne paraît avoir connu ce fait si remarquable.
Le discours de Claude était, dans Tacite, une page éloquente;
mais ne devait-il rien à l'admirable talent de l'historien? Etait-ce
bien là le langage de l'empereur, et la parole peu renommée de
Claude n'avait-elle pas été embellie? Tacite ne pouvait-il pas
avoir prêté au chef de l'Etat des pensées que celui-ci n'avait