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318                      NOTICE BIOGRAPHIQUE
que, dans cette circonstance, l'abbé Bonnevie n'était que leur
fidèle interprète.
   L'année suivante, l'infatigable orateur vint à Paris et y prêcha
le carême, dans l'église de Saint-Thomas-d'Aquin, au milieu du
plus brillant auditoire. L'auguste fille de Louis XVI, la géné-
reuse protectrice de toutes les bonnes Å“uvres de la capitale,
voulant intéresser les cœurs charitables en faveur des écoles
chrétiennes, fit demander à l'abbé Bonnevie un sermon pour
cette œuvre le 12 mars ; elle l'honora de sa présence, toute la
cour y assista. Le prédicateur choisit le panégyrique de saint
Vincent de Paul pour stimuler la charité de ses nobles audi-
teurs. Pouvait-il mieux faire, pour attirer la bienfaisance des
grands, que de leur proposer pour modèle le pauvre prêtre qui
 avait remué le monde par l'héroïsme de sa charité. La quête
 qui suivit ce discours fut digne des auditeurs et de l'orateur.
    L'abbé Bonnevie avait un si grand talent pour féconder la cha-
 rité des fidèles, que les vénérables curés de Paris se le dispu-
 taient pour en obtenir un discours en faveur de leurs différentes
 Œuvres. Voici en quels termes lui écrivait l'abbé Gallard, curé de
 l'Assomption, mort évêque de Meaux, il y a quelques années :
   Mon cher et vénéré maître , ne me dites pas : non. Ce serait désoler le
pasteur et le troupeau. "Vous nous avez accoutumé à vous admirer et à vous
aimer ; mais il faut faire un petit sacrifice en faveur d'une paroisse qui vous
doit beaucoup, et qui mérite encore de vous bienveillance particulière.
   Donc, s'il vous plaît, un sermon pour un des jours de notre retraite. Je vous
le demande d'abord au nom de mes pauvres, qui attendent de ce sermon pain
et vêtements ; je vous le demande au nom de nos dames de charité, dont vous
savez si bien encourager le zèle et à qui vous devez quelque chose pour ce
qu'elles vous portent de respect et de reconnaissance ; je vous le demande au
nom du curé de l'Assomption, qui est vôtre ; je vous le demande enfin au nom
du pasteur qui vous est tout dévoué et qui sent le besoin de votre éloquence et
 de votre appui. Vous n'aurez pas l'affreux courage de nous repousser tous.
Vous m'avez appris à compter sur votre obligeance et votre amitié. J'en at-
tends, dans cette circonstance, uue preuve à laquelle j'attache le plus grand
prix. On compte sur vous dans la paroisse. Je m'y suis vanté de votre prédi-
lection pour notre église. Honorez-moi devant Israël, et répondez bien vite
 et bien amicalement ce oui que je vous demande.