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DE LA SAONE. 301 en petits morceaux et de les faire tous écouler sans aucun dé- sordre, moyennant une certaine somme d'argent dont il convint avec les magistrats de la ville. Pour cet effet, il alluma tout vis-à - vis sur le bord de la rivière, deux ou trois petits feux avec une demi-douzaine de fagots et quelque peu de charbon, et se mit à murmurer certaines paroles. Aussitôt ce prodigieux rocher de glaces éclata comme un coup de canon et se rompit en une infi- nité de pièces dont la plus grande n'était pas de. plus de trois ou quatre pieds. Mais ce pauvre Besson, au lieu de toucher sa ré- compense, fut en danger de recevoir punition ; car des théologiens disaient que cela ne s'était pu faire sans l'opération du diable ; tellement que sa recepte fut brûlée publiquement devant l'Hôtel- de-Ville. » Dix ou douze ans après, Besson, revenu à Lyon, intenta une action pour obtenir du Consulat le paiement des 600 livres qui lui avaient été promises. Mais une transaction, passée devant M" Guérin, notaire à Lyon, le 9 décembre 1621, mit fin au débat. Besson reçut une somme de cent francs, et se désista de son ac- tion. Les pièces de cette curieuse procédure, dont la Revue du Lyonnais (tom. i, p. 25), a donné une analyse, existent aux Ar- chives de la ville de Lyon. CHAPITRE X. DÉBIT DES EAUX DE LA SAONE. La Commission hydrométrique de Lyon a comparé , depuis 1844, les quantités d'eaux tombées sur le bassin de la Saône , avec le débit quotidien de la rivière à Trévoux, ce qui fait à peu près connaître aussi le débit à Lyon, à raison du très-petit nom- bre d'affluents au-dessous de Trévoux et de leur faible impor- tance. Voici le résultat de ses opérations résumées pour les trois années 1847,1848 et 1849 :