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230                     PASSAGES ET SÉJOURS
et le froid qui avait été très-vif les jours précédents (1) s'était un
peu radouci. Les troupes étaient rangées en bataille sur la place
Bonaparte, aujourd'hui Bellecour. La population entière était
accourue à cette fête militaire , elle remplissait toutes les fenê-
tres , elle avait envahi les toits des maisons, les arbres de la
place et jusqu'au clocher de l'église de la Charité,
    A 10 heures, le I er Consul sortit de l'Hôtel-de-Ville, entouré
d'un nombreux état-major et d'un grand nombre de généraux,
parmi lesquels on distinguait Murât, Jourdan, Duroc, Bessières ,
Lecourbe, Moncey, Molitor, etc. Il parcourut le front de tous les
régiments, s'arrêtant devant chaque corps, parlant aux plus an-
ciens grenadiers ; il vint ensuite se placer devant l'arc de triom-
phe, et, là, au bruit des tambours qui battaient des bans, il dis-
tribua des armes d'honneur à plusieurs officiers et soldats qui
s'en étaient rendus dignes par des actes de valeur. — Le défilé
fit admirer la belle tenue des troupes et la dextérité de leurs
 évolutions.
    Il y eut, ce jour-là, un grand dîner au Palais du Gouverne-
ment. Tous les généraux et chefs de corps y assistèrent, et le
I er Consul y convia la plupart des militaires qui avaient reçu des
armes d'honneur. Après le repas, Bonaparte se retira dans ses
appartements pour travailler avec ses ministres, tandis que sa
femme se rendait à la fête que lui donnait l'armée dans le bâti-
ment de Sainte-Marie de Bellecour, devenu aujourd'hui la Ca-
serne de gendarmerie. Accueillie à son entrée par de bruyantes
acclamations, Madame Bonaparte, après avoir fait le tour de la
salle, prit place sur une estrade surmontée de guirlandes et de
couronnes de fleurs, au milieu desquelles on lisait : Les Grâces
unies à la Valeur. La fête fut digne de ceux qui l'offraient et de
celle en l'honneur de qui elle était donnée.
    Pendant ce temps, le Ier Consul avait, avec ses ministres, pris
connaissance des travaux de la Consulta, dont la séance générale
devait avoir lieu le lendemain. Un message était venu lui sou-

  (i) Dans la nuit du 17 au iS janvier 1802 , le thermomètre était descendu
à 17 degrés Réauimir.