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                      DROUET DE MAUPEMTY.                       219

 partie bibliographique, par des indications plus précises, quand
 cela nous a été possible.
    Jean-Baptiste Drouet de Maupertuy, originaire du Berry,
d'une famille noble, naquit à Paris, le 17 juillet 1650. Son père,
avocat au Parlement, trouvant dans son fils beaucoup d'incli-
nation pour l'étude et de goût pour la lecture, le mit de fort
bonne heure au collège de Clermont (1). Il se signala dans les
classes des Humanités, et il remporta le premier prix de rhéto-
rique par un discours où brillait un certain air d'éloquence, qui
se trouve rarement dans une composition d'écolier. Il sortit en-
core de sa main quelques pièces françaises, où l'on remarqua
un génie tourné naturellement vers ce genre de science, ou, si
l'on veut, d'art, soit pour la pureté de la langue , soit pour le
tour harmonieux qu'il donnait déjà à ses périodes, et qui a fait
depuis le caractère distinctif de son style.
    Après avoir fait son cours de philosophie dans le même col-
lège, il demeura quelque temps incertain sur le choix de l'état
 qu'il devait embrasser ; mais son père, qui aimait sa profes-
 sion , et qui voyait dans ce jeune homme des dispositions à
réussir dans les exercices honorables et lucratifs du barreau,
le fit étudier en droit, et lui mit entre les mains les Institutes
 de Justinien. Mais il se dégoûta bientôt de cette étude peu pro-
pre à flatter les sens et à réjouir l'imagination. C'était, à la vé-
rité , cette faculté de l'âme, la moindre des trois, qui dominait
 en Maupertuy. Les poètes, les livres de pure curiosité, l'his-
toire , en un mot, les belles-lettres avaient pour lui beaucoup
plus d'attrait, et il s'y livra entièrement, et peut-être trop,
surtout à la lecture délicieuse des grands romans qui triom-
phaient en ce temps-là, et de l'empire desquels nous avons
heureusement vu de nos jours la décadence.
  . Cependant, comme le penchant que Maupertuy avait pour les
belles-lettres n'est pas contraire à l'usage des plaisirs qui font
la félicité des jeunes gens, et que les plaisirs ne s'accordent
guère avec la science sombre et peu intéressante du droit, il

  (i) Devenu plus tard le Collége-Louis-le-Grand.