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202                            LES 1NSUBRES
confondre avec les Insahres Eduens et les absorber, ou s'empa-
rer de leur territoire et de tout ce qui ne fut pas conservé par les
Ambarri, ou conquis par les Sequani.
   César est le premier qui parle, dans ses Commentaires, des
Ségusiaves. Ni Polybe, ni Tite-Live n'en font aucune mention,
parce qu'au temps de Bellovèse, les Ségusiaves ne s'étaient pas
encore établis dans notre contrée.
   Les Ségusiaves étaient si peu connus, même à l'époque Gallo-
Romaine, que tous les auteurs , en quelque sorte, qui en ont
parlé après César, ont défiguré leur nom , en les appelant
tantôt Segufiani, Secusiani, et tantôt Sebusiani, Sebosiani,
Sepusiani ; Pline les dénomme Secusiabbi, Strabon Eugosiavi,
et Ptolémée Etusiati.
   Ce n'est que depuis peu qu'éclairés par la science de l'archéo-
logie, nous avons appris à restituer, à ce peuple, son véritable
nom de Segusiavi (1). Les Ségusiaves tirent toute leur impor-
tance historique du développement que reçut leur Cité de Feurs

gration des habitants de Suze, qui, chassés de leur ville par Brennus, fondirent
sur Belley, grande et forte ville, la prirent de force après un long siège, et en
firent la capitale du pays conquis par eux, auquel ils donnèrent le nom de
Bugey. »
   Mais Belley, comme le fait très-bien observer Bacon-Tacon, n'a jamais été
une grande ville sous les Gaulois; Belley n'a véritablement pris une certaine
importance qu'en devenant, en 412, le siège de l'évêché , dont Audax fut le
premier évêque.
   M. D. Monnier, dans ses Eludes sur le Bugey, me paraît plus heureux rela-
tivement à l'époque qu'il assigne à l'émigration des Seguzini dans nos pays,
en donnant pour cause, à cette émigration, la guerre si terrible que fît Q. Fa-
bius Maximus aux Allobroges qui furent réduits en Province romaine, ainsi
 que le midi de la Gaule, ce qui eut lieu 122 ans avant notre ère. Ce fut alors,
 suivant M. Monnier, que les Allobroges et les Ségusiaves de la Gaule cisal-
pine se réfugièrent dans le Jura méridional. « Il y eut, dil-il, deux nations
 de plus chez les Séquanes, mais ce furent les transfuges de Seguzio qui eurent
l'honneur, étant sans doute en plus grand nombre et plus disséminés sur le
pays, de donner un nom général à cette contrée (page 77). »
   (1) Voir i° Mémoire sur les Origines du Lyonnais, par M. Aug. BERNARD.
I ° Inscriptions antiques de Lyon, par M. DE BOISSIFU, p. 117.